“L’Algérie est vulnérable”, analyse le parti d’Aït Ahmed. Les clignotants sont tous au rouge et le tableau se noircit au fil des années, observe encore son premier secrétaire national. “Le pays peut basculer dans des situations incontrôlables”, a-t-il averti, en faisant remarquer que le fossé entre les Algériens de la haute hiérarchie et ceux d’en bas ne cesse de s’élargir.
S’exprimant lors d’une conférence-débat organisée par la section locale du plus vieux parti de l’opposition à l’occasion de la Journée mondiale de la justice sociale dans l’après-midi de vendredi dernier, Karim Tabbou estime que “l’incompétence, l’incurie et les programmes successifs du gouvernement ont désarmé l’économie”. Une Algérie fragilisée, précise-t-il, suite au démantèlement du secteur public, la levée des protections de la production nationale et, pis encore, l’introduction dans les secteurs de souveraineté des intérêts étrangers. Pour lui, le pays se trouve dans une situation “dangereuse” d’autant plus, explique-t-il, que tous les secteurs sont gangrenés par la corruption. Il souligne au passage que le régime “coupé de son peuple” ne peut aucunement “apporter secours à sa population en détresse et frappée par des catastrophes naturelles successives”. Commentant les derniers mouvements de grève dans les secteurs de l’éducation, de la santé, de la métallurgie, à la SNVI et autres, le premier secrétaire national du FFS a dénoncé la fuite en avant des responsables qui dépensent des milliards dans l’achat “des matraques pour casser les Algériens”. Il ajoute dans ce contexte qu’il est temps de consacrer “le droit à l’exercice syndical, la gratuité des soins, la subvention des produits alimentaires de large consommation, un revenu minimum garanti qui permet à chaque famille de subvenir à ses besoins essentiels, de meilleures conditions de vie et de travail pour les travailleurs de la fonction publique…”. Le FFS se félicitait avant-hier, Karim Tabbou, place les revendications de la population au cœur de son programme. D’ailleurs, a-t-il soutenu, le FFS a proclamé le principe de la justice sociale qui constitue le troisième pilier de la démocratie dès sa création en 1963.
Dalil S.