Une Etoile pour Bouguermouh

Partager

Tout au long des quatre jours de denses festivités, les avenues et rues de la ville d’Akbou ont adopté le fort accent du septième Art. En fait, du 13 au 16 février en cours, c’est une pléiade d’artistes qui se sont donnés rendez-vous à la Maison de jeunes Abderrahmane Fares, réunis sous l’égide de l’Association «Étoile culturelle» pour la clôture d’un marathon cinématographique initié il y a de cela douze mois en étroite collaboration avec le Programme Concerté Pluri Acteurs- Algérie (FCPA), dont l’intitulé est : Education par le cinéma dans la milieu rural. Cette première rencontre cinématographique du court métrage amazigh aura été une occasion pour de jeunes amateurs de proposer à un public venu en masse un patchwork de films aux reflets et thématiques multiples ; le cinéma muet, noir et blanc, moderne se sont attelés à décrypter les fléaux et problèmes de notre société dans un mélange de farces, d’onirisme et de pamphlets.

Ainsi, dès l’ouverture, deux films ont été proposés aux spectateurs : Autrement citoyen de Habiba Djahnine et Le tour d’argent» de Hafid Aït Brahim et en soirée c’est La Colline oubliée de Abderrahmane Bouguermouh qui a été revisitée au grand bonheur des présents. Le deuxième jour au matin est arrivé le tour de «Insayen n taddart» réalisé par les élèves du CEM internat encadré par Benhamouche Brahim, Azeradj Idir et Azrou Mohand Arab et de M uqelmun azeggagh, court-métrage sorti des manivelles des élèves du primaire Iffis Larbi D’akbou, ainsi que Baba inuba et Le directeur amaynut œuvres de l’association Ciné Plus de Timezrit, tandis que dans l’après-midi ce sont Ad tban tifrat de Mohamed Yergui, Ales d wakal de Nordine Rabhi, D tamghart macci am tiyid de Azrou Mohand arab, Tagara n lejnun de Cherif Aggoune et Adrar n Baya de feu Azzedine Meddour qui ont égayé les spectateurs. Au troisième jour, Abderrahmane Bouguermouh est venu prendre ses quartiers en éclairant plusieurs lanternes par une conférence ayant pour thème : «Assaru amazigh ger y idelli d w assa» secondée ensuite par la projection de Tilisa n tilawt de Lameri Aït Abbas et Mokhtar Dahmani, Imettawen w assif de Daâdache Salah, Timlilit tagheddart de Saïd Bellili, et enfin Yura deg wenyir de Ahmed Djennadi. Au quatrième jour, la Maison de jeunes a pris des couleurs d’apothéose et les retardataires ont eu peine à trouver place dans la salle de projection. Kif kif de Aksil Imoula a ouvert la séance, puis Cordes de rêves de la caravane de proximité S.O.S Bab El Oued a clos les festivités. Pour cette ultime séance, les participants ont été honorés par des diplômes et multiples cadeaux. Puis, c’est avec une chair de poule traversant les corps que la salle s’est mise debout comme un seul homme en offrant un standing ovation à un «pilier du cinéma amazigh qui a eu l’audace de poser la première pierre angulaire», l’inoubliable Abderrahmane Bouguermouh en l’occurrence, qui a pris la parole dans une ambiance empreinte de vive émotion, remerciant tour à tour ceux et celles qui ont apporté leur aide à la réussite des festivités en mettant l’accent sur un point ; «ce sont les petits ruisseaux qui font les grandes rivières.» Encourageant, sobre et clair. Gardant le même tempo, Salah Daâdache déclame :

Bouguermouh yidnegh tellidh

Tajmilt ik nerra edrus

Di tzuri achal turidh

Taftilt ichaâlen ur tetsnus

Wig dhefren abrid idewwidh

Taakumt yellan atstsifsus

Lbattel kech ur tebghidh

G tarwak ur tefkidh afus

Assaru asmi turidh

Ghef u mazigh tekkes’dh ammus

Muhal aghihaz usemmidh

Ammin yessren su bernus

Et finalement, l’assistance s’est dispersée entre sourires joyeux et d’interminables crépitements de flashes.

Tarik Djerroud

Partager