Force est de constater que l’assemblée populaire communale du chef-lieu de wilaya traverse des crises cycliques pour enfin s’installer dans la durée. Ainsi, depuis le décès de Mouloud Benyahi durant les années 1980, de l’exécutif communal, nous n’avons connu que gabegie, laxisme et incurie, pour ne pas dire une non-gestion des affaires de la municipalité, ceci au grand dam d’une population médusée et exacerbée par tant d’infamie de la part d’élus censés gérer et améliorer le quotidien morose du citoyen.
En prenant en référence l’article paru dans ce même journal concernant certains élus qui nagent en eaux troubles en excellant dans les jeux de coulisses afin de pousser l’actuel P/APC vers la porte de sortie, ce dernier doit bénéficier de circonstances atténuantes du fait qu’il soit torpillé par une frange minoritaire au sein de l’exécutif qui, au demeurant, est honnie par la population locale. Ainsi le maire de la ville des Genêts s’occupe beaucoup plus à gérer les humeurs de certains élus dépourvus de scrupules que de s’investir “complètement” dans sa mission bien que cette dernière se résume à assurer la collecte des ordures ménagères ainsi que l’éclairage public, c’est ce qui reste réellement des prérogatives du P/APC de Tizi-Ouzou.
Un exécutif hétéroclite, une assemblée bloquée, des tiraillements continus entres élus par syndicats interposés, tel est le triste décor qu’offre l’assemblée populaire communale de Tizi-Ouzou. Le premier scandale qui a ébranlé l’APC post- 2007 fut sans doute l’affaire de l’élu ripoux de la liste des indépendants qui avaient arnaqué plusieurs villageois de son patelin, dont la Dépêche de Kabylie avait fait état dans plusieurs de ses éditons ; ces mêmes indépendants qui ne représentent qu’eux-mêmes, avaient réussi l’exploit de brader l’abattoir communal deux années auparavant dans une opacité déconcertante. Le remaniement de l’exécutif, opéré le mois de juillet de l’année écoulée, s’est fait sous une pression interne et externe à l’APC. Hormis le remplacement du premier vice-président qui a porté ses fruits eu égard aux efforts fournis par Djamel Chernal, le reste de la composante persiste dans le statu quo pour ne pas dire travaille pour le pourrissement. Aussi des scandales qui feront l’effet d’une bombe parmi la population sont étouffés par de forces occultes à l’exemple des 27 milliards de centimes destinés à la réhabilitation et à la réfection des écoles primaires de la commune. Les exemples sont légion et personne n’arrive à lever le petit doigt ou, du moins, expliquer à la population les tenants et les aboutissants de certaines affaires scabreuses “rangées” dans les tiroirs de l’incompétence, de l’aventurisme et de la rapine.
On aurait voulu que les autorités centrales interviennent pour “débloquer et assainir” une situation qui n’a que trop perduré, pénalisant ainsi le bon petit peuple qui se trouve en otage de petits mafieux qui ne songent qu’à leurs intérêts personnels.
Tout compte fait, il serait judicieux à l’actuel P/APC de revoir sa copie concernant la composante de son entourage immédiat, sinon de sortir par la grande porte, lui, qui est moudjahid de la première heure en plus d’être un cadre de la nation et au vu qu’il soit septuagénaire, son départ de l’APC est plus que souhaitable, car il ne pourra jamais composer avec une meute de prédateurs dont le but se résume à la dilapidation du peu qui reste du patrimoine communal tout en “réglant” certains litiges personnels ou familiaux les liant à l’administration municipale, car leur candidature et leur élection à l’APC ne sont, en fait, que de la poudre aux yeux d’honnêtes citoyens qui réalisent qu’ils ne sont que les dindons d’une mauvaise farce.
Mahdi Hacene Haddouche
Ex-chargé de la communication à l’APC de Tizi Ouzou, Fondareur du mensuel municipal L’Echo du Djurdjura
