Bouteflika annonce la création de l’Office central de répression de la corruption

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Lors de ce massage, Bouteflika a souligné clairement que « la lutte contre la corruption sous toutes ses formes se poursuivra dans le cadre de la loi qui s’inscrit, elle-même, en droite ligne des conventions et traités internationaux y afférents et dont l’Algérie compte parmi les premiers signataires ». Il a en outre annoncé « la création de l’Office central de répression de la corruption » qui aura pour principale mission de coordonner les actions de l’Etat afin de lutter efficacement contre ce phénomène qui gangrène l’Algérie et par là même éviter les erreurs du passé.

Selon Bouteflika, la question nécessite un engagement ferme et sans ambages de tous les travailleurs du secteur économique en vue de conférer l’efficacité et l’efficience nécessaires à l’action de ces instances et mieux coordonner les efforts, car le fléau de corruption est de nature à saper tout effort de développement, affirmant que « dans le prolongement de ces mesures législatives et institutionnelles, le Gouvernement a intensifié ses activités de lutte contre la corruption à travers le soutien aux structures spécialisées et la création d’une nouvelle instance, à savoir l’Office central de répression de la corruption en tant qu’outil pratique chargé de coordonner les efforts déployés à cet effet ». Sur un autre registre, le P-DG par intérim de Sonatrach a démenti hier toutes résiliations de contrats avec des entreprises étrangères, affirmant au passage que « c’est à la justice de trancher dans cette affaire » qui secoue l’entreprise depuis plus d’un mois. Intervenant sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale, le premier responsable de Sonatrach placé par intérim, suite au scandale qui a éclaté dont les principaux acteurs ne sont autres que le P-DG Mohamed Meziane et plusieurs cadres de l’entreprise, accusés de malversations et placés sous contrôle judiciaire, a indiqué que « Sonatrach est une entreprise qui active sur tous les continents, assurant 98% des recettes en devises du pays, et cette affaire ne doit pas bouleverser son activité, et je peux vous affirmer que nous n’avons eu aucun signal de mécontentement du marché international sur lequel nous sommes. Alors, il est ardu de constater que l’image de Sonatrach est atteinte ».

Abdelhafid Feghouli laissera entendre que « les indicateurs de gestion relèvent que les affaires de l’entreprise fonctionnent ordinairement, sans être cotée en Bourse, Sonatrach est une entreprise transparente ». Transparente ! C’est bien un gros mot pour le scandale du siècle en Algérie après celui de Khalifa. Mais le PDG par intérim persiste « annuellement, nous publions un rapport sur l’ensemble des activités que nous avons réalisées, ainsi que tous nos comptes et nos recettes ».

On peut constater que ces déclarations vont dans le sens inverse de l’opinion publique, choquée par l’ampleur de cette affaire qui a inculpé la plus haute hiérarchie de l’entreprise n° 1 en Algérie, et qui fait vivre tous les Algériens mais à des degrés différents, vu que des fossés énormes existent quant aux personnes qui en tirent profit, les arguments s’arrêtent là car tout un chacun est au courant des malversations qui se déroulent au sein de Sonatrach. Evoquant l’affaire, il s’est contenté de dire que « l’image de Sonatrach n’est pas affectée ». Certains hauts responsables de l’Etat ont demandé la responsabilité politique une fois la condamnation des accusés prononcée par la justice. Quant au ministre de l’Energie et des Mines, appelé par certaines parties à la démission, il a tenu à se défendre en déclarant à la presse : « Je ne suis pas coupable, je ne démissionnerai pas. C’est une éventualité à laquelle je n’ai jamais pensé », après qu’il eut souligné qu’il ne savait rien sur ce scandale. L’affaire est toujours entre les mains de la justice après plusieurs reports, et elle devra se prononcer sur une demande du procureur de la République concernant le placement sous contrôle judiciaire des six prévenus. Pour sa part, la défense conteste la mise sous contrôle judiciaire des prévenus et demande la levée de cette décision. A la demande du ministre de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil, le collectif d’avocats désigné initialement par Sonatrach, s’est en effet retiré. Concernant la procédure d’octroi des marchés, Abdelhafid Feghouli dira que « la procédure relative à l’octroi des marchés, appelée R15, est rigoureuse. » « Nous avons tenu à nous conformer au code des marchés publics après la directive du président de la République et la circulaire du Premier ministre, et nous allons publier la semaine prochaine une circulaire intermédiaire qui porte sur les différentes dispositions de passation de marché ». Concernant le volet des investissements, Abdelhafid Feghouli a indiqué que « Sonatrach investira 69 milliards de dollars à moyen terme dans le cadre du plan d’investissement, dont 71% seront accordés l’activité en amont, et 19% à l’activité en aval, un investissement dans des projets de grande envergure à l’image du GNL d’Arzew et de Skikda, et 9% du montant des investissements iront aux activités de transport par canalisation, comme le complexe de condensât à Skikda.” Toujours sur le même sujet, Abdelhafid Feghouli a souligné que « l’Algérie importe parfois du gasoil en cas d’arrêt de raffineries », car selon lui « la demande du gasoil va augmenter jusqu’à 2027 ».

Hacène Merbouti

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