La grève largement suivie

Partager

Hier dès huit heures, tous les élèves tout pallier confondu, ont été sommés encore une fois de retourner chez eux pour une semaine. De Boghni à Tizi Gheniff en passant par Draâ El Mizan et Aït Yahia Moussa, les établissements scolaires étaient paralysés en réponse aux appels lancés par le CNAPEST et l’UNPEF. Ainsi, ces deux derniers, non convaincus par les dernières augmentations de salaires qu’ils qualifient en deçà de leurs propositions d’une part ; et de la non satisfaction de leur tutelle des deux autres points, à savoir la gestion des œuvres sociales et la médecine du travail d’autre part, n’ont fait que maintenir le mot de grève d’une semaine reconductible. “A vrai dire, ce n’est pas encore la victoire. Ils nous ont donné des miettes”, nous a répondu un adhérent à l’UNPEF à Aït Yahia Moussa. Quant à un autre, il considère que l’affichage public des salaires des enseignants est une autre humiliation. “Même les singes du Djurdjura connaissent maintenant nos salaires, nos rappels. En fait, tout”, a signalé un professeur à Boghni. Tous les enseignants grévistes que nous avons contactés ont tenu le même langage. “Jusqu’au bout ! Ce ne sont pas toujours nous qui payons. Nous avons aussi des enfants. S’il y a des retards, il faut les imputer aux autres”, a enchaîné un autre intervenant. Au premier jour de cette grève d’une semaine, la protestation a gagné d’autres établissements, qui jusqu’à hier, n’étaient affiliés ni à l’un ni à l’autre des deux syndicats précités. “Nous étions tous avec l’UGTA. Aujourd’hui, la balance a penché vers l’UNPEF”, nous a dit cet enseignant d’une école primaire à Aït Yahia Moussa. De leur côté, les parents qui considèrent que le mouvement des enseignants est justifié, considèrent que prendre leurs enfants en otage aura des répercussions sur la scolarité de leur progéniture, déjà tant perturbée. Si cela continue comme ça, qu’on décrète l’année blanche. Nos enfants sont démobilisés. Nous ne connaissons pas encore leurs moyennes du premier trimestre. Pour le deuxième trimestre, les devoirs sont faits de manière anarchique. A ce rythme, comment leur moyenne sera-t-elle calculée ? Comment leur passage sera-t-il fait ? A vrai dire, il vaut mieux fermer les écoles que de les mettre dans de telles situations”, ce sont là, les paroles d’un parent. L’intervention du président de la République pour désamorcer la crise s’impose car il y va de l’avenir de plus de sept millions d’élèves.

Amar Ouramdane

Partager