Depuis quelques temps, les femmes ont investi en force le monde de travail, mettant les bouchées doubles au point de partager moitié/moitié le domaine du travail. Bien mieux, au niveau des administrations elles accusent une suprématie absolue en nombre par rapport aux hommes, une suprématie constatée même sur le volet prestation qui se caractérise par plus de volonté et de disponibilité, malgré le fait que l’écrasante majorité de ces jeunes femmes dont la plupart sont sous-payées avec cette maigre aumône du filet social et de l’emploi de jeunes, on dirait que c’est d’un commun accord qu’elles se sont lancées à l’assaut de l’emploi et raflent tout ce qu’on leur proposé, on les retrouve dans les magasins d’alimentation générale, dans les quincailleries, les bonneteries, les pâtisseries en plus des salons de coiffures, des taxiphones et cybercafés, dans des ateliers de couture en plus de celles qui sont parvenues a acquérir des prêts bancaires dans le cadre de l’ANGEM et l’ANSEG.
Ces femmes donnent la nette impression d’avoir senti la nécessité de faire un forcing et s’imposer sur la place publique et surtout se faire accepter en cassant de nombreux tabous qui les ont reléguées depuis la nuit des temps à l’arrière -lan. La majorité des femmes dont c’est le premier emploi ignorent tout de la réglementation et les lois qui régissent le domaine du travail et font objet d’une exploitation honteuse de la part d’employeurs privés et même de certaines administrations qui les soumettent à la même réglementation que les fonctionnaires permanents.
Un état de fait loin de décourager ces jeunes femmes qui acceptent dans un premier temps cette forme d’esclavagisme le temps d’acquérir de l’expérience et s’imposer définitivement dans le domaine du travail et se faire admettre sur la place publique en bravant les réprobations d’une société semi-conservatrice dans ces contrées du pays profond allant même jusqu’à disputer quelques métiers traditionnellement réservés aux hommes telles ces deux jeunes filles qui tiennent un atelier de réparation d’ordinateurs, un autre groupe de filles ont versé dans la vente promotionnelle en faisant du porte à porte proposant des gammes de détergents ou de produits cosmétiques. On les croise aussi dans le secteur de l’agriculture où elles exercent en qualité de vétérinaires ou en simples agents techniques faisant partie des commissions d’enquêtes qui sillonnent le terrain, des femmes que ne fait reculer ni l’insécurité ni les difficultés des terrains forts accidentés ni encore moins les affres d’un climat exceptionnellement rude.
Cette déferlante féminine vers le secteur d’activité a été en partie le fruit de la lutte sans merci qu’a menée l’Etat sur insistance des ONGS et des associations contre le harcèlement sexuel en introduisant en parallèle des lois beaucoup plus protectrices et rassurantes et surtout des lois déssuasives à l’encontre des males récidivistes et vicieux. A l’heure actuelle, ces courageuses femmes ont besoin d’une autre forme de protection, celle de les prémunir de l’exploitation sans vergogne tel que leur emploi au noir et la sous-rénumération, des salaires qui ne dépassent pas pour la plupart d’entre elles les 2500 DA.
Oulaid Soalah
