L’Algérie du sport a enfanté des dizaines de championnes qui ont hissé le drapeau national lors des évènements sportifs planétaires et ce malgré le manque de moyens et surtout le peu de considération de la part des responsables qui n’ont d’yeux que pour leurs “homologues” masculins. La dernière performances de nos handballeuses qui ont réussi à se hisser à la quatrième place du championnat d’Afrique de handball au Caire montre à quel point nos filles sont capables de se frotter aux meilleurs adversaires du continent et ce malgré l’absence quasi-totale de moyens.
Nos handballeuses qui ont pris part à ce tournoi n’ont pas bénéficié de la même prise en charge durant la préparation contrairement à la sélection messieurs et cela s’est répercuté négativement sur leurs prestations, face aux ténors du continent. Tout de même, les filles de Mourad Aït Ouarab ont réussi un joli parcours ce qui poussera, espérons-le, nos responsables à se pencher désormais sur cette équipe très jeune qui peut réussir d’autres exploits à l’avenir. Cela pour dire tout simplement que le sport féminin dans notre pays peut procurer des joies à tout un peuple pourvu que les dirigeants, et ce, à tous les niveaux se penchent sérieusement sur la pratique sportive féminine.
L’histoire retiendra que la première médaille d’or algérienne au Jeux olympiques a été obtenue par une femme. Il s’agit de Hassiba Boulmerka qui a offert au pays le titre olympique dans l’épreuve du 1 500 m aux JO-92 de Barcelone. Un titre qui avait permis à l’Algérie d’inscrire son nom sur les tablettes de l’olympisme mondial dans une période marquée par le terrorisme islamiste dont la première victime était la femme algérienne. Huit années plus tard, une autre femme réussit l’exploit de s’offrir la médaille d’or dans la même épreuve aux JO 2002 de Sydney en Australie. Une femme qui avait pour nom Mounia Benida Merah, sacrée championne olympique devant les meilleurs coureuses du monde. Méconnue du grand public, Benida Merah a franchi la ligne d’arrivée tout émue d’offrir à tout un peuple une médaille d’or olympique alors qu’elle avait failli ne pas participer à ces joutes faute d’une prise en charge à la hauteur de l’évènement. Combien sont-elles, toutes ces filles éparpillées dans les quatre coins de l’Algérie capables de réaliser de meilleurs résultats et suivre les traces de Boulmerka, Benida, Sonakri, et autre Soraya Haddad ? Cette dernière qui ne cesse de rafler des titres au plus haut niveau du judo mondial avec une historique médaille de bronze aux dernier JO de Pekin n’a-t-elle pas failli arrêter sa carrière à quelques mois de ce grand rendez-vous, faute d’une prise en charge ? Tout le monde se souvient peut-être de sa mémorable troisième place à Pekin mais peu sont ceux qui se rappellent de son SOS lancé à travers la presse quelques mois auparavant menaçant de ne plus remettre les pieds sur un tatami à cause du manque d’intérêt des responsables à son égard.
S’il est vrai que tout a été réglé par les plus hautes autorités sportives permettant ainsi à la fille d’El Kseur de poursuivre sa marche victorieuse, elles sont aujourd’hui des centaines pour ne pas dire des milliers de Soraya Haddad, Hassiba Boulmerka, Dihia Chikhi, Naïma Laouadi, Sakina Boutamine, Benida Merah, Nabila Tizi, chacune dans sa discipline, capables d’offrir d’autres sensations à tout un peuple.
A. C.