Comme de coutume, durant cette période, la sardine orne chaque table des Ivahriyens, elle est consommée en moyenne deux ou trois fois par semaine, mais ces derniers temps, elle se fait de plus en plus rare, et elle ne figure qu’occasionnellement sur la liste du menu. Son prix a pris des ailes.
Le coût d’un kilo de sardine reste toujours haut, après avoir été cédée au prix de 200 DA, voire à des prix qui frôlent les 300 DA, même si actuellement, on constate une baisse, elle reste toujours au dessus de 150 DA.
Les vendeurs qui de coutume brisent tôt le matin, le silence de la ville avec leur vente à la criée, mais avec ce dérèglement du marché de cette marchandise, ces derniers n’affichent aucunement de fierté pour la pratique de sa vente. Interrogé sur la cause de cette hausse, un vendeur nous déclare : “C’est les mandataires qui instaurent leur loi sur le quai du port puisque sa commercialisation se fait aux enchères et de bouche-à- oreille” il continue : “J’ai acheté cette sardine à 4000 DA la caisse, cette dernière pèse entre 18 à 22 kg ce qui fait que son prix reviendra à 200 DA, ces derniers temps, nous la vendions avec honte”.
Au port, un mandataire nous déclare à son tour : “La sardine est devenue rare sur notre côté son prix est soumis à la loi de l’offre du marché influencé par la quantité nous sommes ici pour sa commercialisation, l’essentiel pour nous, c’est qu’elle soit fraîche”. Ce qui est de l’avis de ce gargotier qui nous livre son avis : “Je trouve des difficultés énormes pour la servir dans l’assiette d’un client et pour le satisfaire à la fois, l’assiette de quelques sardines coûte 120 DA mais que veux tu faire ?”. Quant au consommateur, il est l’éternelle victime, pénalisé sanctionné par les prix exorbitants, le poisson bleu quitte de plus en plus la liste des menus. Ajouté à cela, les conditions d’hygiène dont se fait sa commercialisation, voire la sardine vendue encore à 12 h 00, la question reste posée. On dit que le poisson meurt de vieillesse en Méditerrannée, mais les bouches restent toujours affamés.
Sahnoune Karim
