La violente tempête qui s’est abattue lundi passé sur la région et qui s’apparente à un authentique typhon avec des trombes d’eau qui ont dépassées les 120 mm en moins de 90 minutes, accompagnées d’un vent frôlant les 80 km/h.
La surprise était totale et la frayeur aussi, sans crier gare, c’est un véritable torrent de pluie qui s’est subitement abattu sur la région après seulement quelques minutes.
La surprise et l’étonnement de la population s’expliquent par le fait qu’en début de journée, c’était de légers nuages gris qui ont recouvert le ciel, des nuages que tout le monde avait pris pour un vent de sable (sirocco) avant que n’arrive cette tempête aux environs de 14 h, et qui a laissé derrière elle, un désastre sans précédent sur l’agriculture ; ces violentes manifestations naturelles se sont produites au moment où la campagne de fenaison et de moisson-battage battait son plein. Aucun des agriculteurs n’avait eu le temps d’engranger sa récolte, ce sont des dizaines de milliers de bottes de fourrages et de pailles qui ont été pratiquement détériorées par ce déluge.
Lors de notre passage le lendemain, en suivant le CW 98 et la RN 05, nous avions pu mesurer l’étendue des dégâts causés sur cette récolte qui constitue l’essentiel de l’aliment de bétail, une récolte difficilement récupérable et qui serait en grande partie perdue
Pour espérer sauver ces fourrages et la paille issue des moissons, il faudrait d’abord, ouvrir les bottes et les étaler pour les assécher ce qui revient à dire, qu’il faudrait louer une 2e fois, les services des botteleuses et débourser une nouvelle fois 50 DA par botte, ce qui est hors de portée des bourses de la plupart des petits agriculteurs. Les laisser en l’état, le processus de moisissure s’enclencherait dans les 48 h qui suivent et en ce moment, la récolte serait complètement perdue cela concernant l’aliment de bétail ; d’autres dégâts aussi considérables sont observés du coté des vergers d’arboricultures et des maraîchères car une bonne partie des fruits arrivés à maturité est détruite tel que, la pêche, l’abricot, la pomme et la poire. Tout comme les carrés des maraîchères à l’image de la tomate, le piment, l’haricot vert, la courgette ; à la fin de l’orage ces carrés semblent avoir passé sous un rouleau compresseur. C’est une vision cauchemardesque, que cette tempête d’une rare violence qui n’a laissé derrière elle, que dégâts et désolation, l’on peut dire sans exagération que l’agriculture dans l’Est de la wilaya est…sinistrée, même l’oliveraie a subi sa part de dégâts, particulièrement celles situées sur les hauteurs et qui sont encore en période de floraison, les fleurs de la prochaine récolte d’olives ont été arrachées et forment un tapis compact sous les arbres, plus de 50% de cette prochaine récolte est perdue
Les assourdissants bruits de tonnerres ajoutés à des éclairs aveuglants ont fait craindre le pire aux personnes âgées qui s’attendaient à voir arriver la grêle qui aurait provoquée une catastrophe beaucoup plus grave sur l’agriculture et à laquelle, elle aurait portée un coup fatal. Il est à signaler et à souligner une nouvelle fois, que les services de la météo ont été pris de vitesse, pour ne pas dire, qu’ils sont passés à coté de la plaque et que d’après quelques organismes qu’on a contactés (services administratifs et sécuritaires), ces derniers ont répondu par la négative à notre question de savoir si un quelconque bulletin spécial leur a été transmis, c’est le silence radio ! Si l’alerte avait été donnée quelques heures seulement à l’avance, de nombreux agriculteurs auraient pu sauver leurs récoltes de fourrages en la mettant à l’abris, c’est une défaillance qu’il y a lieu de corriger.
A l’heure du mobile,un simple SMS aurait suffi pour alerter à temps le maximum de la population hélas ! C’est trop demander dans un pays qui a tendance à minimiser les catastrophes quelles que soient leurs natures : naturelles ou même humaines à l’image du terrorisme « résiduel ».
Oulaid Soualah
