Tizi-Ouzou Transport suburbain / Ouf ! Draâ Ben Khedda bénéficie d’une desserte de l’ETUTO

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Les responsables de l’établissement du transport urbain de Tizi-Ouzou (ETU-TO), récemment installé dans la ville des Genêts, ont lancé depuis dimanche dernier (19 juin) une desserte de transport par trolleybus au profit du public du chef-lieu de daïra de Draâ Ben Khedda, au grand bonheur des travailleurs, notamment des femmes, et des nombreux étudiants de cette localité souffrant le martyre du diktat instauré par certains transporteurs par fourgons et minibus locaux ayant le monopole sur cette ligne.

“C’est un véritable soulagement que le service de cette entreprise de transport urbain aura eu à « prodiguer » avec cette rotation aux voyageurs de la localité», dira O. Amar, habitant de DBK et travaillant à Tizi-Ouzou-ville.

La prestation de services de l’ETU, pour précision seulement, équivaut à celle de l’ex-RSTA, un service public de la Régie syndicale des transport algérois, qui a connu des difficultés financières durant les années 1990, avant de devenir, aux débuts des années 2000, l’Entreprise des transports urbains et suburbains d’Alger (ETUSA), grâce aux subventions dégagées à son profit par l’Etat. En tout cas, cette entreprise (ETU), qui renferme de nombreuses femmes chauffeurs et receveurs inspirant une totale confiance — une première à Tizi-Ouzou — ainsi que d’autres opérateurs privés desservant aussi ces lignes, encore à moindre prix (10 DA, au lieu de 15), est en train de prendre un véritable essor en matière de prestation de service aux usagers de la ville des Genêts et sa périphérie en desservant des lignes dont ces derniers y subissaient un certain diktat avec quelques transporteurs par “fourgonnettes” appelées aussi “boîtes d’allumettes», lesquels ne travaillent que “quand ils veulent et lorsqu’ils veulent», tant ils avaient quasiment le monopole sur le transport urbain. Un cas quasi similaire à Draâ Ben Khedda où ce qui agace le plus les voyageurs est lorsque des transporteurs par minibus et autres fourgons aménagés de 18 à 24 places imposent à leurs clients de s’asseoir sur des strapontins (petits sièges pliants déglingués), installés le long du couloir intérieur du minibus, au point où ils se retrouvent dans une promiscuité insupportable, particulièrement pour les femmes. Le plus grave encore, c’est que lesdits véhicules n’ont qu’une seule porte pour l’entrée comme pour la sortie, d’où le danger en cas d’éventuels accident, incendie, ou de freinage brusque.

En outre, au moment d’encaisser sur les voyageurs, le receveur demandait carrément à ces derniers (ceux assis aux rangées du milieu), à faire passer l’argent de ceux qui ont pris place à l’arrière du véhicule. Ils s’y exécutent en pivotant du buste et de la tête pour saisir l’argent, tantôt d’un côté tantôt d’un autre. Et pour rendre la monnaie, souvent celle-ci tombe par inadvertance des mains du client ou de celles du receveur, et c’est l’imbroglio de remue ménage. Au niveau des stations de Draâ Ben Khedda et de Tizi-Ouzou où ce type de véhicules est légion, un autre paradoxe fait rage. Cette ville (DBK) chef-lieu de commune et de daïra abrite une dense population qui dépasse les 30 000 âmes. Néanmoins, des foules de voyageurs dont beaucoup de femmes, notamment lors des rentrées sociales, se forment dès 7 heures du matin, pendant que les dizaines de fourgons et minibus garaient l’un derrière l’autre, attendant chacun leur tour d’embarquement au signal du “contrôleur“, stylo et cahier à la main. Celui-ci — ils sont plusieurs en fait à se relayer — s’offre ainsi le “plaisir“ du spectacle de la bousculade des voyageurs, après avoir fait attendre le chauffeur devant se mettre au quai et ouvrir enfin les portières aux clients qui s’y engouffrent dans un spectacle désolant, et visiblement, ce spectacle se fait “savourer” par les pseudos contrôleurs, censés mettre de l’ordre au sein des stations, et aussi par certains des chauffeurs, souvent complices dans le “manège“. Au lieu de mettre 2 ou 3 véhicules à la fois pour pouvoir prendre toute la foule de voyageurs qui s’accumule sans cesse. Non ! Ils trouvent amusant le spectacle. Une façon comme une autre de narguer et de montrer que les voyageurs sont à leur merci et… méprisables. Imposant leur loi, ces “contrôleurs», certains eux-mêmes chauffeurs de fourgons, prennent ainsi tout leur temps pour noter et faire passer à quai les véhicules, à tour de rôle, certes, mais pas avant le départ de la voiture ayant chargé ses voyageurs. Pour ce rôle “d’organisation», nos contrôleurs perçoivent 30 DA par fourgon et 50 DA par minibus et par jour. Les dizaines de transporteurs s’y acquittent de la “dîme” “pour éviter l’anarchie», non sans envier ces derniers, “chômeurs” de leur état, exonérés, dit-on, d’impôt comme de cotisation à la sécurité sociale. De nombreuses fois, faut-il le rappeler, pendant que les voyageurs accédaient à bord, dans la bousculade, l’on a vu des femmes — et des hommes aussi — sursauter et crier spontanément de douleur en secouant leurs doigts… écrasés par la portière avant, précipitamment fermée par le second passager prenant place dans la cabine du chauffeur. Chat échaudé craint l’eau froide…

La fréquence de ces accidents a fini par rendre “conscients“ la plupart des voyageurs, qui prennent ainsi, désormais, plus de précaution. En tout cas, cette situation incitait des clients, indignés, à se déplacer sur des centaines de mètres vers l’arrêt de la sortie Ouest de la ville où s’arrêtent les bus venant de Bordj Menaiel, Baghlia, Boumerdès, Rouiba… Ces derniers prennent volontiers les usagers de Draâ Ben Khedda, mais les pouvoirs publics ont implanté certainement à la demande de transporteurs locaux qui se sentent “concurrencés“, des panneaux d’interdiction d’arrêt au centre et à la sortie Est de la ville. Ainsi, des voyageurs des cités Chaba et Mahmoudi, par exemple, qui désireraient se rendre à Tizi-Ouzou, sont contraints de faire des centaines de mètres à pied jusqu’à la station des fourgons, comme est contraint tout voyageur de ces cités venant de localités voisines, à descendre au premier arrêt (entrée Ouest) et faire, à pied, plus d’un kilom ètre pour rentrer chez lui, sachant que les bus de ces régions refusent d’observer des arrêts à proximité de la grande mosquée (tout près de la station des fourgons), comme à la sortie Est de l’ex-Mirabeau, car des panneaux d’arrêt interdit “amovibles” y sont placés et, sporadiquement, enlevés. Quand on sait que cette “interdiction” est violée impunément et fréquemment par des… stationnements de véhicules, excepté pour ces transporteurs de passage qui rendaient énormément service aux voyageurs, notamment ceux âgés, malades, les femmes… Aussi, il faut avouer que décidément, le service de l’ETUTO est le grand bienvenu auprès des voyageurs de l’ex-Mirabeau, qui commençaient à désespérer, mais qui voient enfin l’effet positif, depuis ce dimanche, de l’ETUTO brisant le monopole et le diktat de certains transporteurs à courte vue.

A. B.

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