Amdoune N’Seddouk : Les jeunes privés de terrains de sport

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Il y a 5 ans, un projet portant création d’un terrain de jeux de proximité a été accordé au village de Seddouk Ouadda, un village qui ressemble à un véritable désert culturel où le manque de loisirs se fait ressentir à longueur d’année. Ce projet, il faut le dire, est venu à point nommé nourrir un grand espoir chez les jeunes et les moins jeunes en mal de loisirs car considéré comme une précieuse opportunité qui les sortirait de l’oisiveté du farniente et de la monotonie et qui leur éviterait de sombrer dans les maux sociaux comme la drogue, l’alcool, les vols…qui les guettent à tout bout de champ. Le choix de terrain a été effectué sur une assiette jouxtant l’école primaire d’Agouni. Un terrain adéquat du fait que l’endroit est desservi par une route goudronnée et alimenté en eau et électricité. Mais l’ironie du sort fait que la parcelle en question devant abriter le projet était dans l’indivision et les membres vivaient tous séparément à la grande ville ce qui s’avérait impossible de les réunir tous pour leur arracher un consentement consensuel indispensable pour le transfert de la propriété du terrain. L’idée de cette assiette de terrain a été abandonnée. Pour ne pas laisser filer le projet, les notables de l’époque ont fait leur possible pour trouver un terrain de substitution relevant du domaine privé. Leurs efforts ont abouti à la sensibilisation de deux habitants du village. L’un a fait don de sa parcelle de terre que l’APC a refusé pour son relief accidenté nécessitant la construction d’un mur de soutènement qui coûterait beaucoup d’argent, l’autre a préféré cédé sa parcelle contre une indemnisation que l’APC aussi a refusé se justifiant qu’elle n’a pas d’argent pour payer. Cet espoir grandiose commençait alors à s’amenuiser comme une peau de chagrin. Ce qui a fait que les jeunes de ce village gagnés par le désespoir, la mort dans l’âme évoquent déjà avec persistance l’hypothétique chance de réalisation de ce projet qui moisit depuis 5 longues années dans les tiroirs de l’APC. Ce qui est navrant, c’est que les pouvoirs publics mettant au sommet de leurs préoccupations le secteur de la jeunesse considéré à juste titre comme le plus névralgique ont accordé à la commune de Seddouk en l’espace de trois ans 8 terrains de jeux de proximité. Hélas, le soleil ne brille pas encore sur les jeunes des trois villages d’Amdoune n’Seddouk (Seddouk Ouadda, Seddouk Oufella et Ighil n’Djiber). Même si on ne peut les qualifier de marginaliser auront-ils un jour leurs terrains de proximité comme leurs paires des villages de Takaâtz, Zounina, Amalou Sidi Mouffok, Taghzouyth, Akhnak ? En attendant de bénéficier de terrains de sport qui leurs permettraient d’arpenter balle au pied des pelouses dignes de ce nom répondant aux normes de sécurité et présentant des commodités, ces jeunes laissés pour compte continueront à jouer au ballon sur des chaussées de routes ou à bonder les cafés. Leur salut est entre les mains des autorités, à vrai dire !

L. Beddar

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