La saison sportive 2009-2010, honneur et pré-honneur, Bouira a été sans doute particulière. Même si le bilans, moral et financier, ont été adoptés sans problèmes, plusieurs affaires avaient éclaté durant cette saison, où trois équipes de la division honneur (l’ABR Djebahia, CB Mezdour et l’AS Taghzout) ont été rétrogradées pour «triche». Ajouté à cela le problème de manque de stades, de moyens financiers, etc. M.N. Bakiri, président de la ligue de football de cette wilaya défend sa ligue et parle de choses ordinaires dans le monde du football. Tout en dénonçant certains comportements, il souhaite la contribution de tous, pour aider le football dans la wilaya.
La Dépêche de Kabylie : Quel bilan faites-vous pour cette saison sportive avec les divisions honneur et pré-honneur ?
Nourdine Bakiri : Je dirais que c’était positif dans la mesure où l’assemblée générale qui s’est tenue en mars dernier au niveau de l’ODEJ de Bouira a vu l’adoption des bilans moral et financier sans équivoque ; nous avons même reçu la visite d’inspecteurs de la DJS de Bouira, pour le contrôle de la gestion administrative et financière et tout s’était très bien déroulé.
Comment parler d’un championnat sans problèmes alors que trois clubs en l’occurrence l’ABR Djebahia, l’AS Taghzout et le CB Mezdour ont été exclus en plein championnat et que le CES Dechmia, pré-honneur, s’est retiré durant la phase aller?
En effet, les trois clubs ont été pénalisés par la commission compétition du bureau de la ligue pour avoir fait jouer des joueurs sanctionnés et qui n’ont pas encore purgé leurs peines. Le règlement est clair, nous l’avons juste appliqué. Concernant le cas du CESD, ce dernier avait déclaré forfait pour manque de moyens, l’APW de Bouira avait financé les frais d’engagement des clubs de la wilaya, sauf celui de Dechmia qui est de la wilaya de Médéa et qui n’a pu régler son dû …
Mais il y a aussi la fameuse affaire JS Aïn Turk – ASC Ahl El Kseur qui a surgi en fin de championnat et qui a fait beaucoup de bruit ?
Beaucoup de bruit pour rien, la rencontre s’est déroulée lors de la 19e journée, un des juges de touche avait fait une erreur d’appréciation sur un but, la partie a été arrêtée a la 87e minute… L’affaire a été traitée par la commission concernée qui a décidé de faire rejouer le match, en sanctionnant l’arbitre incriminé. Là aussi, je dirais que le règlement est clair, et a été appliqué à la lettre. Je ne vois pas pourquoi attendre 4 mois pour essayer de faire rebondir une affaire close, et de surcroît par un autre club, en l’occurrence le CR Thameur. Les responsables du club ont voulu casser la décision de la ligue en faisant un recours au bureau de la LR Alger qui les a déboutés…
Toujours dans le même sillage, certains responsables de clubs nous ont fait part de rencontres «vendues», ou encore que votre ligue aurait tout fait pour favoriser le HC Aïn Bessam pour retourner en régionale II qu’il avait quittée la saison écoulée ?
Nous n’avons pas de preuve tangible en notre possession, ce sont malheureusement des choses qui n’honorent ni le sport en général ni le football en particulier. Nous ne fermerons pas les yeux, au cas où il y aurait eu des cas avérés, et nous sévirons avec la force de la loi, pour faire respecter l’éthique footballistique.
Pour ce qui est du cas du club de Aïn Bessam qui vient d’accéder en régional II, pour une équipe qui a terminé ex-aequo, avec le CR Thameur, et accède grâce a la différence de buts lors de la phase aller, plus 7 pour le HCAB et plus 6 pour le CRT, je ne vois sincèrement pas comment il a été favorisé. C’est le résultat sur le terrain qui les a départagés, c’est la loi du football. Le Hamzaouia mérite amplement son accession, et félicitations pour le CRT pour son excellent parcours.
Le manque de stade se pose avec acuité plusieurs équipes souffrent du problème de domiciliation et se trouvent contraints de se déplacer lors de chaque rencontre. Qu’elle solution préconisez-vous ?
Sincèrement, c’est un véritable problème qui n’aide malheureusement pas le développement du sport roi, Les autorités locales sont les premières concernées par les infrastructures au niveau des communes.
On reste quant même confiant que les choses ne tarderont pas à changer, notamment avec les travaux engagés pour la pose de gazon esthétique des stades de Aïn Bessem, Lakhdaria, M’chedallah et Bouira, en attendant les autres. On est même souples, par rapport aux critères d’homologation des stades, pour ne pas sanctionner davantage les clubs ; nous n’exigeons que la superficie réglementaire, des vestiaires et une clôture de sécurité. Certaines équipes, sans stade ou en chantier, vivent le calvaire, que se soit pour s’entraîner ou disputer une rencontre. Souvent en déplacement, ce n’est pas évident du tout, cela engendre des dépenses supplémentaires pour des équipes dont la majorité n’ont aucun sou sur leurs comptes.
On se déplace souvent au niveau des communes, en vue de rencontrer les autorités locales, afin de les sensibiliser pour consacrer plus de temps et d’argent au profit des jeunes. Croyez-moi, a l’exception de quelques maires et membres d’exécutifs communaux que je tiens à féliciter, qui font tout leur possible pour défendre les intérêts des jeunes en matière d’infrastructures et autre soutien, notre démarche ne trouve pas souvent d’échos…
Que fait justement votre ligue pour le football dans la wilaya?
On essaye de faire de notre mieux, à commencer par la sensibilisation des clubs pour s’engager dans le championnat de wilaya, la ligue paye les frais d’engagement, les licences, parfois efface même les amendes infligées aux clubs. Il faut en l’occurrence, signaler la contribution remarquable de l’APW de Bouira qui soutient le sport dans la wilaya.
Néanmoins, les responsables des équipes ne doivent pas toujours attendre un geste de la ligue, l’APC ou l’APW, pour bouger, ils doivent apprendre à se débrouiller, pour trouver des sponsors et autres supports pour leurs clubs respectifs.
Entretien réalisé par Rayane B.