Lahcène Ziani nous invite à voyager dans les méandres de la personne humaine. Par le truchement de textes ficelés à mi-chemin entre la prose, la poésie et la philosophie, l’auteur tente de décrypter l’énigme.
Cette œuvre est éditée avec le soutien du Ministère de la Culture, dans le cadre du Fonds National pour la Promotion et le Développement des Arts et des Lettres.
Lahcène Ziani nous invite à voyager dans les méandres de la personne humaine. Par le truchement de textes ficelés à mi-chemin entre la prose, la poésie et la philosophie, l’auteur tente de décrypter l’énigme. Les personnages de cette fiction, bien élaborée, sont, sûrement, inspirés des multiples expériences de cet homme lucide. Tantôt la réalité dicte ses mots, simples et envoûtants, tantôt l’imagination s’invente des lieux et des subterfuges. Ziani parle de voyages, de tourments de la vie quotidienne, mais aussi des problématiques de l’existence et des éternelles quêtes de l’être humain. Par moments, le romancier cède la place au poète, est naissent, alors, des vers d’une rare beauté. Lahcène Ziani a cet art de mijoter les mots et les métaphores pour faire ce qui merveilleux dans l’art. Les troubles ont commencé assez tôt dans sa tendre jeunesse. C’est à croire que toutes ses qualités se sont retournées contre lui pour enfin décevoir ses proches. Malchance, mauvais encadrement ou précocité fatale on ne le saura jamais avec précision. Tout a commencé l’année même de sa réussite pour l’accession à l’université. Dans le chef-lieu de sa région natale où il a effectué ses études secondaires, il fut piégé par une fille plus âgée que lui, déjà dépucelée, qui fit tout pour tomber enceinte de lui dans l’espoir de l’épouser. Elle accoucha d’une jolie petite fille qu’il refuse de reconnaître pendant longtemps. C’est à la même époque qu’il donna sa parole à la postière du village, pas pour affaire banale mais pour des fiançailles officielles sous peu… Il ne tint pas sa promesse – même s’il a profité des petites faveurs de celle-ci – suite au piège qui vient de se refermer sur lui. En fait, son père était catégorique. Il n’en voulait pas, car il aurait entendu de mauvaises choses sur le comportement de la jeune fille. La postière et sa mère entreprirent alors une campagne de destruction de ce surnommé renard, vautour, vorace… Le frère de la jeune fille, qui a eu un écho vague de l’affaire, n’a pas manqué une occasion pour le fustiger, le rendant ainsi responsable «de tous les maux de la société», écrit le romancier. Dans un style simple et une langue, parfaitement maîtrisée, Ziani se révèle un grand romancier. Après qu’il a fait ses preuves dans le mythique groupe musical kabyle «Ideflawen» ; où il a composé des paroles d’une profondeur artistique singulière, le fils de la Basse Kabylie, s’affirme dans la fiction romanesque comme un talentueux auteur. Et le meilleur est avenir.
Ali Remzi