Après plusieurs années d’éclipse, le grand groupe musical Inasliyen vient de sortir un nouvel album, chez les éditions algéroises Belda, intitulé Vrighaouen, ou (La rupture). Durant plus de vingt ans de carrière artistique, le fameux groupe a gagné la sympathie de milliers de fans en Kabylie et ailleurs. Par le truchement d’une multitude de sujets, ces artistes talentueux traitaient l’actualité sociale et politique du pays. C’est, entre autres, grâce à eux que la jeunesse des années 80 a porté haut le flambeau de la révolte, une révolte qui donna naissance à de douloureux évènements. Inasliyen, c’est aussi un groupe précurseur de la musique moderne dans le pays de Ferhat Imazighen Imoula. C’est un repère incontournable pour les jeunes artistes qui s’inspireront démesurément d’une source intarissable.
L’album qui vient enrichir le monde artistique compte 9 chansons. Le rêve de l’enfant, Hymne à la jeunesse, Démocratie, Amour du poète, Sans titre, Traître, Concitoyen, Divorce et Evènements, sont les titres qui composent cette œuvre singulière. Au moment où le spécial fête et les reprises font tache d’huile dans la chanson algérienne, Inasliyen, comme certains artistes dignes de cette appellation, nous laissent espérer des lendemains meilleurs, pour la création originale. Le nouveau-né de la chanson universelle est à la hauteur du travail professionnel qui se fait de par le monde. La musique moderne qui nous berce avec ses douces mélodies nous emporte loin, très loin sur les chemins de la liberté et de l’éternité. Les paroles bien ficelées, qui regroupent harmonieusement la langue berbère et la langue française, sont un témoignage émouvant qui grave dans la mémoire les blessures et les rêves d’un peuple. Vrighaouen est aussi une quête de la beauté et de l’humanisme. En somme, c’est un album bien réussi. A écouter !
Ali Remzi