“Le choix des Algériens sera respecté”

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Profitant de sa présence à la cérémonie de l’installation officielle du conseil supérieur de la magistrature dans sa nouvelle version après la promulgation de la loi organique en septembre 2004 qui a fixé la composition, le fonctionnement et les attributions de cette institution ainsi que la sortie de la 13ème promotion des élèves magistrats, le président Bouteflika est revenu à la charge pour s’étaler sur la question de l’heure qui revient tel un leitmotiv à chaque sortie médiatique du premier magistrat du pays qui a déjà entamé sa campagne pour la réconciliation nationale.

 » Les égarés trouveront les portes grandes ouvertes »Cette entreprise qui a suscité moult interprétations et spéculations au sein de la classe politique, non encore fixée sur la teneur d’une telle mesure et qui sera soumise à la volonté du peuple par le biais d’un référendum prévu pour le 29 septembre prochain a été longuement explicitée par le président qui, de prime abord, a réitéré sa détermination à faire de cette démarche le moyen qui éradiquera le terrorisme et qui le combattra dans ses causes et effets et sous toutes ses formes.  » La réconciliation est le seul moyen qui permettra de réunir les conditions nécessaires à même de se lancer dans un programme national global de renouveau et de développement « , a-t-il ajouté. A cette occasion, Abdelaziz Bouteflika relancera un appel à tous les  » égarés  » pour revenir au droit chemin et les rassurera que  » les bras du peuple sont toujours ouverts pour les accueillir  » et enchaînera qu’il « est disposé à venir en aide, dans le cadre des lois de la République, à tous ceux qui prennent la voie de la paix « . Toutefois, il précisera que cela n’inclura en aucun cas ceux qui ont commis des crimes de viol et de massacres collectifs et rappellera que  » ceux qui ont causé le malheur des Algériens seront définitivement interdits de l’exercice de l’activité politique « .

Le chemin de la réconciliation est encore longVoulant être le plus clair possible afin d’éviter tout quiproquo, le président Bouteflika dira que la réconciliation est « un long processus qui ne sera effectif que lorsque tous les maux et blessures auraient disparu des cœurs de ceux qui ont fait les frais de la crise nationale « . Raison pour laquelle, dira-t-il, après la loi sur la  » Rahma  » en 1995, il fallait passer par la concorde civile et laisser les Algériens saisir tous les contours de cette politique pour pouvoir enfin parler de réconciliation nationale qui tombe à point avec les équilibres nationaux et les défis que doit relever l’Algérie aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur.Convaincu que la réconciliation à elle seule ne peut résoudre tous les maux, il avancera qu’  » il faut laisser mûrir les problèmes pour trouver les bonnes solutions d’une manière progressive  » et ajoutera que  » quand des gens de différentes positions se rencontrent et se quittent dans la bonne humeur, on serait alors en droit de parler de réconciliation « . Une manière de dire que le chemin est encore long et puisque c’est le cas, Bouteflika attirera l’attention sur  » l’urgence  » d’une telle entreprise  » qu’il faut entamer aujourd’hui avant demain pour gagner du temps ».

 » Les Algériens s’en sortiront tout seuls « La nécessité de ne compter que sur les bonnes volontés du pays pour recouvrer la paix et d’écarter toute ingérence étrangère a été le point nodal de l’intervention du premier magistrat du pays qui signifiera formellement que  » la solution ne pourrait venir de l’extérieur et on a foi en notre peuple qui saura relever les défis  » et affirmera que « quel que soit le choix que feront les Algériens, il sera respecté à la lettre « . Pour conclure, il avancera que  » chaque pays a son propre terrorisme, et par ce fait possède son propre remède qu’il ne faut chercher qu’au sein de la société concernée  » et renchérit qu’il faut être conscient que  » l’Algérie n’est pas atteinte d’une maladie incurable dont la médication ne peut parvenir que d’une grande capitale mondiale « .

H. Hayet

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