Bert van Marwijk n’a pas peur de l’Espagne même si pour lui, elle pratique « le plus beau football de ces dernières années ». Le sélectionneur des Pays-Bas parle « d’un formidable défi » en finale de la Coupe du monde dimanche. C’est le match de sa vie, dit-il.
Etes-vous d’accord avec ceux qui disent que l’Espagne est la meilleure équipe du monde en ce moment ?
Bert Van Marwijk: C’est l’équipe qui a produit le meilleur et le plus beau football ces dernières années. Mais si j’ai beaucoup de respect pour cette équipe, je ne suis absolument pas effrayé. Nous avons nous aussi de beaux arguments à faire valoir. Cette finale est un formidable défi mais nous sommes très confiants.
Le sélectionneur de l’Allemagne Joachim Löw a estimé hier que l’Espagne sera championne du monde…
Ca ne m’intéresse pas de savoir qui est favori. Moi, je prépare un match, le match de ma vie en l’occurrence, et je suis confiant.
La finale sera-t-elle une partie d’échecs ?
Je suppose que les deux entraîneurs vont mettre en place des stratégies, oui… Les deux équipes se redoutent. J’ai beaucoup d’admiration pour le jeu +sans ballon+ de l’Espagne. Ce qui pourra faire la différence, c’est probablement la concentration.
Allez-vous jouer pour venger les échecs de 1974 et 1978, pour Johan Cruyff et ses équipiers de l’époque ?
Nous allons jouer pour tous les Néerlandais. Je ne réfléchis jamais en termes de revanche. Moi, je ne regarde que le match sans rentrer dans des considérations historiques ou statistiques. Nous n’avons pas l’expérience d’une finale gagnée ? L’Espagne non plus je pense.
Quel fut pour les Pays-Bas le moment clé du tournoi ?
J’en vois deux. D’abord le match contre le Japon (1-0) qui nous a qualifié au premier tour. Puis la victoire sur la Slovaquie (2-1) en huitièmes de finale. Tout le monde nous prédisait un match facile. Moi, je redoutais vraiment l’élimination. J’avais peur que les démons du passé ressurgissent et nous renvoient à la maison dès le 2e tour. Après, face au Brésil (2-1), c’était plus facile pour moi de motiver les joueurs.
Wesley Sneijder est-il le meilleur joueur du monde en ce moment ?
Wesley est en très grande forme. Mais l’équipe, c’est onze, vingt-trois joueurs. Et j’ai beaucoup d’autres très bons éléments dans mon groupe.
Vos performances ne sont-elles pas trop dépendantes d’Arjen Robben ?
Je répondrai la même chose que pour Sneijder. Arjen est un élément de l’équipe, une de nos munitions. Nous avons plusieurs joueurs capables d’amener le danger. Comme l’a dit Dirk Kuyt, ça ne m’intéresse pas d’avoir les meilleurs joueurs, ce que je veux c’est avoir la meilleure équipe.
Mais cette équipe semble jouer à dix tant Robin van Persie est transparent depuis le début du tournoi…
Robin s’améliore de match en match. Il a toute ma confiance. Je ne suis pas d’accord avec ceux qui le jugent hors forme. Il est en forme et prêt à livrer une grande finale.
Mark van Bommel commet beaucoup de fautes. Ne donne-t-il pas une mauvaise image du football néerlandais ?
Mark n’a reçu qu’un seul carton jaune (en six matches). Il fait preuve de rigueur et de discipline comme l’ensemble de mon équipe.
