Le trabendo fait peau neuve à Tizi Ouzou

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On ne l’aura décidément pas assez dit.Le commerce informel a encore de beaux jours devant lui. A Tizi Ouzou, où l’affluence humaine dépasse largement le seuil du millions d’âmes, l’activité commerciale non réglementée est un secteur si juteux qu’il sera difficile de s’en débarrasser par de simples arrêtés administratifs.De fait, l’on a eu à constater ces derniers temps, que les opérations de dissuasion menées conjointement par l’administration locale et les forces de sécurité non finalement abouti a rien de concret.Les trottoirs de la ville, et tous ses espaces n’ont occupés sont littéralement pris d’assaut par des dizaines de jeunes fraîchement reconvertis en commerçants. Il faut dire que l’occasion mérite d’être saisie, car, compte tenu de la densité du “trafic piéton”, certains chômeurs ont pu quadrupler leur dérisoire capital initial. Et pour réussir, aucune connaissance particulière du domaine n’est exigée : il faut juste d’étaler ses “produits” au coin d’une ruelle bien fréquentée de la ville pour tout couler en un minimum de temps, les prix pratiqués étant généralement beaucoup plus bas que ceux des magasins. Par conséquent, les pouvoirs publics bien que conscients des préjudices économiques d’une telle pratique, se sont plusieurs fois résignés à ne pas trop inquiéter ces ex-chômeurs étant donné que l’aspect social de l’activité est tout simplement important. En Kabylie, en effet, le taux de chômage caracole à hauteur de 31%. Et si l’on évoque les différents maux économiques dont souffre la région, l’on conclura très rapidement par dresser un constat social des plus obscurs. L’équation est donc difficile à résoudre, et tout porte à croire que cette situation d’anarchie va s’inscrire dans le temps. La preuve en est que la fermeture du marché à puces de Medouha n’a guère anéanti les commerçants de l’informel qui se sont tout simplement déplacés vers la route de l’hôpital (à quelques dizaines de mètres de l’ancien marché), sous le nez et la barbe des autorités et des policiers “Si on veut me déloger d’ici, qu’on m’offre un local décent !. Cette activité est ma seule source financière. Elle me permet également d’aider mon pauvre père à nourrir mes sept frères et sœurs. Alors pour que je parte d’ici sans compromis, ils doivent me passer par la peau… !”, fulmine Boualem, un jeune vendeur de vêtements féminins sur l’avenue de l’hôpital. Cette avenue, que les gens ont presque oublié qu’elle s’appelle toujours rue Lamali Ahmed, “abrite” plusieurs dizaines de jeunes comme Boualem, qui ont accaparé ses trottoirs juste après que la ville ait retrouvé un semblant de stabilité. Ils vendent tout et rien.Leurs tarifs défient toute concurrence, mais leur activité est illégale et non autorisée.Qui a tort ? Et qui a raison ?

Ahmed B.

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