Après les heures de travail comme durant les jours fériés, les malades de la région ne connaissent qu’une seule adresse, le pavillon des urgences de l’hôpital de Aïn El Hammam.
Bien qu’il ne chôme pas, même en cours de journée, le PU est brusquement submergé de malades dès dix sept heures. Le ballet des patients et des accompagnateurs dure jusqu’à des heures indues de la nuit. Le hall d’attente, déjà exigu, n’arrive plus à contenir cette foule de malades qui se plaignent, gémissent et se tordent de douleur. Le personnel, souvent limité à deux médecins et à quelques infirmiers, doit faire face à des dizaines de malades qui arrivent en même temps, et se bousculent pour passer en priorité. Difficile de choisir à vue d’œil, les plus souffrants. Lorsqu’un cas, jugé plus critique que les autres est avantagé c’est la cohue dans la salle. Les autres patients, dans un même élan, se mettent à dénoncer « ce passe-droit » avec force vociférations, accompagnées souvent d’injures envers « ceux qui font de l’hôpital public, leur propriété personnelle » disent-ils. Lorsqu’un accident se produit, générant un ou plusieurs blessés graves, l’attente des autres malades peut durer plusieurs heures. Le cas de l’intoxication alimentaire qui s’est produite il y’a quelques jours, aux Ouacif, a mobilisé le personnel jusqu’au matin. » Nous travaillons souvent jusqu’aux aurores » avoue un infirmier, les cernes aux yeux. Par ailleurs, il faut noter que les médecins des urgences sont aussi, astreints à la garde à l’intérieur de l’hôpital. Ils peuvent à n’importe quel moment être appelé par un service interne au détriment de celui des urgences. Ce qui, à coup sûr, entraînera une perturbation de la visite, au niveau du PU qui commence, sérieusement, à donner des signes d’essoufflement. Malgré toute sa bonne volonté le personnel ne peut faire que ce que lui permettent les limites humaines. Il faudrait, au plus vite, penser à la réalisation d’un pavillon des urgences, plus spacieux doté d’un matériel moderne et d’un personnel de qualité à la mesure des exigences de l’heure.
A.O.T.
