M’chedallah / Bac : Le lycée Ben-Badis pulvérise le record national

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64 % tel est le taux de réussite au baccalauréat au niveau de ce lycée, soit sur 160 candidats, 102 ont décroché le sésame pour l’université.

Cet établissement se distingue encore par une particularité de taille avec un taux de 92,03 % de réussite de la classe scientifique 3S1, et cela, en application du nouveau programme et 100 % des élèves de cette classe ont passé l’examen du baccalauréat pour la première fois dont la lauréate Osmani Samira l’a décroché avec un 16,04 de moyenne et figure parmi les 10 premiers à l’échelle de wilaya ; même si l’on ignore encore pour le moment le classement officiel de ce lycée au niveau de wilaya, il ressort cependant qu’il est en tête de liste dans la circonscription qui est dénommée localement « la région berbérophone ».

Une autre particularité l’encadrement du lycée exception faite de l’économe, sont toutes… des femmes dont la directrice, la directrice des études, les deux surveillantes générales (interne et externe) et enfin les deux secrétaires de direction.

Mme Terrache née Kaci Dj. qui est aux commandes de cet établissement depuis 2007, avec Mme Banouh directrice du lycée Zouzamene toujours à M’chedallah, sont les deux uniques directrices de lycées à l’échelle de la wilaya de Bouira, deux tigresses qui se sont débarrassées du sobriquet complexant de « sexe faible », qui viennent de le prouver en engrangeant haut la main, un taux de réussite plus qu’honorable. Après avoir gérées une année scolaire des plus perturbées, suite à des grèves en série (49 jours), aggravée par les avaries assez sérieuses provoquées sur les infrastructures de leurs établissements respectifs par des manifestations extrêmement violentes des éléments naturels cette année.

Bien entendu le mérite revient aussi aux professeurs de l’encadrement pédagogique et au personnel administratif qui ont su relever le défi en comblant le retard accumulé et qui avaient fait face aux avaries avec des moyens de bord, puisant dans la culture du volontarisme de « s’y faire avec » et de leur responsabilité qu’ils ont eux-mêmes acquise au sein de leur environnement professionnel.

Comprendre par « relevé le défi » eu égard à des contraintes socioprofessionnelles dans lesquelles se débat le corps enseignant, auxquelles viennent se greffer d’autres aléas et pas des moindres, relatifs à l’état de dégradation avancé du lycée Abdelhamid Ben-Badis, un état de fait, que nous avions à plusieurs reprises dénoncé dans ces mêmes colonnes au même titre que celui de Zouzamene.

Grâce au sacrifice, au dévouement et au savoir-faire du personnel de cet établissement, tout corps confondus, voilà qu’on nous annonce le meilleur au moment où tout le monde, les parents d’élèves y compris, s’attendaient au pire, un personnel qui a courageusement refusé de lâcher le gouvernail d’un bateau en dérive, et qu’ils ont ramené à bon port, grâce à leur détermination sans bornes, couronnée en fin de parcours par ce taux de réussite qui ne peut être qualifié que d’exploit arraché de haute lutte, malgré le fait, que ce lycée ait été la destination finale de tous les cas disciplinaires des autres établissements du cycle secondaire pris en charge et remis sur rails.

Espérons que le lycée Abdelhamid Ben Badis ne passera pas inaperçu aux yeux de ceux dont le rôle et le devoir est de juger, apprécier, assister et récompenser enfin ces pionniers du savoir qui méritent tous les honneurs.

Oulaid Soualah

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