C’est un centre de vacances pas comme les autres que nous avons eu le loisir de visiter alors que les vacances d’été tirent à leur fin. Une immense banderole à l’entrée de ce CSP de Tichy (centre spécialisé pour la protection des enfants) transformé pour la circonstance en centre de loisirs pour enfants victimes du terrorisme et enfants démunis, est accrochée sur le grand portail d’entrée. A l’intérieur de cet établissement élu de par les commodités qu’il offre, des enfants venus de Médéa et de M’sila et dont l’âge varie entre 8 et 12 ans tous heureux de goûter aux plaisirs que leur offre cette belle plage de Tichy. Las de subir les affres du terrorisme pour certains et de la pauvreté pour d’autres, ils sont là tous joyeux allongés sur des matelas, interdits de sortie ce jour-là. Cette matinée en effet il pleuvait sur la ville. Le directeur de centre de vacances et de loisir pour jeunes, un professeur de math bien connu, (Guelati Boualem pour ne pas le citer) a eu l’amabilité de nous inviter. C’est avec joie qu’il nous guide pour visiter le centre et rencontrer les cinquante enfants de cette quatrième et dernière session. Visite guidée au cœur même de la colonie. A l’infirmerie : Une charmante demoiselle (infirmière à l’hôpital de Bgayet) nous reçoit avec un large sourire, heureuse d’avoir accompli sa tâche sans trop d’encombres. Elle nous apprend que mis à part un cas de conjonctivite qu’un enfant a contracté bien avant de venir, il n’y a eu aucun autre problème de santé. Dans les dortoirs, les cinquante enfants de cette dernière session tous de M’Sila (il y a eu quatre session de quinze jours chacune dont trois de Médéa) tous étaient allongés oreillers sous les pieds (il parait que c’est relaxant) en attendant le déjeuner. Répartis dans des chambres à six lits, filles et garçons séparés, ils se donnaient à cœur joie aux blagues. Emouvante, la phrase de cet enfant orphelin pas plus haut qu’une pomme, qui nous a répondu quand nous lui avons demandé s’il était heureux ici. “Oui, répond-t-il en laissant s’échapper une larme (souvenir d’un passé récent douloureux que nous ne voulions pourtant pas ressusciter), “c’est mieux que chez moi”. A la cuisine, en franchissant la porte de cette vaste cuisine très bien équipée, une odeur de poisson frit nous chatouille les marines invitant notre palais à déguster un mets qu’un cuisinier qui n’a rien à envier aux grands chefs préparait avec une équipe de cinq personnes impeccablement propres. Ce jour-là, au menu, salade variée, merlan, riz et de beaux morceaux de pastèque bien rouge en dessert. Nous terminons par la blanchisserie de ce CSP. Tout le linge, draps et vêtements passent par les deux imposants lave-linges au moins une fois par semaine et à chaque nouvelle session, santé oblige, nous dit-on. Côté encadrement, l’équipe d’animateurs (trices) est sans reproche. Au menu chaque jour en effet, chant, danse, théâtre et jeux chaque soir après le dîner dans une ambiance festive et bon enfant. Quant aux journées, la matinée est consacrée à la baignade, les après-midi, visites guidée sur des sites touristiques (Bgayet en regorge) cap Carbon, pic des Singes, les forts, Grottes féeriques, cascade de Kefrida pour ne citer que ceux connus de tous et une visite qu’il ne faut pas oublier de citer (les enfants tiennent à le souligner) celle de ce centre pour personnes âgées dans la ville de Bgayet même où deux mondes unis dans la même peine (vieux et jeunes) et que la bêtise humaine a mis en marge de la société, se sont rencontrés pour oublier le temps d’une visite, un passé et un présent douloureux. Nous terminons notre visite dans le bureau du directeur du centre qui, heureux d’avoir réussi lui et tout le personnel encadreur à redonner le sourire aux chérubins de ce centre, tient à remercier tout particulièrement le directeur de l’action sociale (DAS) de Bgayet pour toute l’aide qu’il a apportée aux deux cent enfants que ce centre a accueillis mais aussi aux sponsors. Il cite, Bougie viande, un petit magasin de vêtements qui a fait don de tenues aux profits de ces enfants, sans oublier le manège “Aghiles” de Tichy qui lui aussi a fait gratuité des places de son parc d’attraction à tous les enfants. Chapeau messieurs les organisateurs de cette colonie de vacances. De telles initiatives sont à perpétuer pour que plus jamais dans ce pays il n’y ait plus des personnes malheureuses, surtout les enfants qui ne demandent pourtant rien d’autre qu’à vivre en paix.
A. M.
