Le village Biziou dans la commune d’Amalou fait face à une sévère crise d’eau potable.
Le problème dure depuis le début de l’année 2010. Subséquemment à des remontrées de sel ayant affecté le forage qui alimente la localité l’eau du réseau publique est devenue “impropre à la consommation», de l’aveu même de M. Azzoug, le premier magistrat de la commune.
“Le seul avantage qu’on tire est que l’on a pas besoin de mettre du sel dans la marmite», ironise Mouloud, un habitant du village “pour le reste, assène-t-il, le liquide n’est même pas bon pour abreuver le bétail”.
A l’inverse de nombreux villages d’Amalou où l’eau est disponible à profusion du fait de la proximité des fontaines publiques, Biziou ne dispose d’aucune source d’eau alternative. “Pour faire ses provisions d’eau, il faut remonter jusqu’aux villages situés sur les hauteurs du chef-lieu communal comme Ikherbouchen ou Ighil n’Tala», explique Idir. “C’est un pis-aller qu’on peut endurer pendant un certains temps mais à la longue, cela devient franchement contraignant”.
D’autres habitants du village nous disent rallier Akbou ou Ighzer-Amokrane pour chercher le précieux liquide. “Je m’approvisionne régulièrement d’Ighzer-Amokrane à raison de trois fois par semaine et je réserve l’eau du robinet uniquement pour le ménage et la vaisselle», nous dira Mokrane, un quadragénaire commerçant de son état. Et d’ajouter : “J’appréhende la saison des grosses chaleurs qui impliquera une augmentation de la consommation et donc un surcroît d’efforts pour maintenir ses réserves à ras bord”.
L’eau à 40 DA le jerrican
Pour les infortunés habitants qui ne disposent pas de véhicules pour faire leur corvée d’eau, le recours à l’achat du liquide est un passage obligé pour étancher leur soif. “Nous déboursons 40 DA par jerrican de 20 litres et croyez-moi même si ce n’est pas si cher que ça, ce n’est pas à la portée de tout le monde et je me demande d’ailleurs comment font certains pères de familles pour se tirer d’affaire», témoigne un autre habitant de Biziou. A la faveur de cette pénurie, les vendeurs itinérants d’eau pullulent sur l’axe Sidi Aïch-Seddouk où sévit une crise de même nature.
“A l’aide de mon camion, je m’approvisionne chaque jour de quantités astronomiques d’eau que j’écoule l’espace d’une demie journée», affirme Youcef, un de ces vendeurs originaire de M’cisna. “C’est une eau de source pure que je ramène d’Akfadou et d’Adekar. Depuis que j’exerce cette activité personne ne s’est plaint de la mauvaise qualité du liquide, la preuve, les gens ne se font pas prier pour l’acheter», soutient-il.
N. Maouche