Les commerçants de la commune de Béjaïa reviennent à la charge. Ils projettent d’observer une grève générale lundi prochain. Une action ville morte, qui sera suivie d’un rassemblement devant l’ancien siège de la mairie.
Cette énième sortie des commerçants de la municipalité de Béjaïa est motivée par une autre sortie jusque-là inattendue des autorités communales, qui n’ont pas respecté leurs engagements avec les représentants des commerçants affiliés à l’UGCAA, lors d’une réunion ayant regroupé les deux parties la semaine dernière. Des engagements dont les termes portaient sur l’annulation pure et simple de la foire commerciale devant s’ouvrir le 12 juillet dernier et prendra fin le 26 du même mois. “Notre action en temps qu’organisation est de défendre les intérêts des commerçants, de préserver leur dignité et de participer au développement de la commune», souligne le Bureau communal de Béjaïa de l’Union générale des commerçants et artisans algériens dans un communiqué publié hier.
Pour dire vrai, le bras de fer entre les commerçants et les autorités communales de Béjaïa était déjà prévisible. L’organisation syndicale des commerçants en veut du reste pour preuve, “le défi” que le vice-président de l’APC chargé du social leur aurait lancé au cours d’une réunion de crise, tenue au siège de l’APC, en leur faisant clairement savoir qu’une foire commerciale se tiendrait à partir du 20 du mois courant. Il est à rappeler par ailleurs que les commerçants de la commune de Béjaïa avaient déjà observé lundi dernier un sit-in de protestation devant le siège de leur APC pour exprimer leur opposition à l’organisation des foires commerciales au niveau de la grande surface du lac d’Iheddaden. La décision “unilatérale” des autorités communales d’octroyer une autorisation au gérant de la grande surface du lac afin de permettre aux forains de différentes régions du pays d’exposer et de vendre leurs produits à Béjaïa a constitué la goutte ayant fait déborder le vase. L’organisation de foires à Béjaïa a déjà suscité par le passé la colère des commerçants avant de faire l’objet d’un long débat entre le bureau de wilaya de l’UGCAA et les responsables communaux. Les deux parties ont enfin conclu un protocole d’accords pour limiter à deux le nombre de foires à organiser par année. Jusqu’à maintenant, une seule foire commerciale a été autorisée par l’APC de Béjaïa.
Celle programmée ce mois-ci serait donc la deuxième et par conséquent la dernière. Ils craignent vraisemblablement que d’autres foires seraient autorisées durant le mois de Ramadan et les rentrées scolaire et sociale. Là l’on peut dire que les autorités communales ont transgressé l’accord conclu avec les commerçants de la commune de Béjaïa. Jusque-là non ! L’APC essaye juste de jouer sa dernière carte.
D. S.