Aïn El Hammam : DJ, tbel et coups de feu

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Dans nos villages, les fêtes continuent à quelques exceptions près, à se dérouler, comme au bon vieux temps. On se plaît à répéter les mêmes gestes et les mêmes paroles depuis des lustres.

Ainsi, de nombreux patriarches ne peuvent concevoir une fête de mariage, sans la traditionnelle troupe de musiciens. « Idhebbalen » comme on les appelle, qui font partie de tout un cérémonial, entourant les fêtes de chez nous. Leur arrivée au village se fait toujours avec bruit. De nombreux villageois se rendent en ville, dès le matin, pour les raccompagner. Le lieu de rencontre est toujours le café des musiciens « Lqahoua Idhebballen » situé en plein centre-ville. Avant le départ, le « propriétaire » de la fête doit gratifier les citadins de quelques parties, de danse au son de la ghaïta et du tambour. Ses invités se font alors, un honneur de donner un cachet particulier au « Tbel » de leur village.

Un attroupement, qui dure parfois près d’une heure, se forme au milieu de la place du marché passage obligé de tout véhicule entrant en ville. Le carrefour se transforme vite en piste de danse d’où fusent des coups de feu, parfois de kalachnikov ( ?) ou de pistolet. La place devient alors, un goulot d’étranglement de la circulation qui ne consent à se démêler qu’avec le départ des fêtards. Personne n’ose rappeler à l’ordre certains perturbateurs qui créent ce désordre.

En été les matinées du vendredi deviennent un calvaire pour les automobilistes de passage, contraints, malgré eux, de participer à la fête. Les nuisances générées par ces rencontres doivent cesser avec le changement de lieu de rendez-vous des idheballen. La ville qui, déjà étouffe par un nombre impressionnant de véhicules qui y transitent, n’a pas besoin d’autres étouffoirs supplémentaires. C’est une question d’ordre public auquel doivent veiller toutes les autorités concernées.

Il serait inutile de rappeler le danger encouru par les riverains, lors des tirs, en l’air. Les femmes et les enfants agrippés aux balcons risquent un jour d’être « chassés » comme des oiseaux.

A. O. T.

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