Nora, une jeune enseignante de Djemaâ Saharidj, peut reprendre tranquillement ses forces sur son lit d’hôpital, où elle vient de subir une opération d’ablation de rein pour en faire « don » à son frère, gravement atteint par une insuffisance rénale. Grâce au rein de sa sœur, le jeune Massi revivra.
Pour l’heure, il se repose dans une salle, sous l’œil vigilant de toute l’équipe médicale de l’hôpital Nedir Mohamed de Tizi-Ouzou, Cette équipe médicale à laquelle les parents de Nora et de Massi ont tenu à manifester leur reconnaissance pour avoir réussi l’opération qui a duré plus de deux longues heures.
La jeune convalescente parait à peine consciente de la portée de son geste, mais, intérieurement, elle doit certainement se dire :
« Mon frère Massi, ma mère l’a mis au monde, moi, sa sœur, je dois être fière de lui redonner la vie. » Mais, le pense-t-elle ? Sûrement pas.
Nora, la jeune sœur au cœur d’or, celle qui a placé la santé de son frère au dessus de la sienne, se repose maintenant, enviée par toutes ces personnes qui saluent son courage.
Elle, qui manque déjà beaucoup à ses collègues, qui ont été à ses côtés durant les jours qui ont précédé l’opération.
Pour toute la famille et les parents, le geste de Nora est une abnégation de soi, un sacrifice, un acte hautement humain et d’une rareté extrême.
Il ne faudrait surtout pas oublier l’équipe médicale, du professeur qui a opéré avec dextérité à l’infirmière qui continue de veiller et … de surveiller, empêchant surtout et avant tout, que la présence des proches ne soit une fatigue pour la jeune Nora.
Tout l’honneur rejaillit sur tout le personnel de cet hôpital qui fait de son mieux pour soulager les patients avec une simplicité exemplaire et une grandeur d’âme.
Combien sont-ils, ces patients qui attendent désespérément que l’organe dont ils ont besoin soit remplacé par un autre, mais ne pouvant provenir que d’un « don d’organe » d’un quelconque bienfaiteur ?
Saïd Mecherri