Quoi de plus normal que des vieux ayant travaillé 32 ans durant dans différents secteurs étatiques pour avoir droit à une retraite complète, aspirent à une pension plus ou moins proche du niveau de vie actuel.
Avant que les textes portant sur la revalorisation des retraites à hauteur du taux de 7% ne soient rendus publics, la population concernée se donnant toujours rendez-vous à la place Djeninat abordait la question avec un état d’esprit optimiste, ils voyaient le rajout tourner sur un seuil beaucoup plus élevé.
Hadj Lounès, 67 ans, un ex-cheminot employé par la SNCF à Tizi-Ouzou, puis à Lakhdaria, n’a pas encore bien digéré la nouvelle rapportée aussitôt par la presse. “Pour une retraite de 13 000 DA, je bénéficierai avec ce 7% de 910 DA, même pas de quoi boucher un trou’’, dira-t-il. Hadj Lounès au moins a pu réunir le maximum d’années nécessaires, Ami Rachid qui n’a eu la chance de trouver un job chez “Dawla” que tard, n’a été par conséquent assuré que pour les 10 ans d’activités. “Je touche moins de 4000 DA, avec ce taux de 7% je ne serai augmenté que de 210 DA, croyez-moi.”
Les exemples ne manquent pas. Il y en a dans tous les genres et à la pelle ; suite au retard accusé concernant Si Slimane, la Casnos lui a fait un décompte de 160 000 DA (16 millions de centimes) pour régulariser sa situation, une fois cette somme honorée, dit-il, le centre payeur a exigé de lui le paiement des pénalités, mais cela s’est produit avant même que n’entre en vigueur la réglementation mettant fin temporairement aux sanctions. La pension de retraite est toujours au centre des discussions qu’animent les vieillards sur la place Djeninat, ils ont cotisé durant toute leur carrière professionnelle, et ce n’est pas juste qu’ils soient à la merci de qui que ce soit.
Ces préoccupations bien entendu, sont parvenues jusqu’aux oreilles de quelques semeurs de troubles, lesquels, dit-on, ont fait propager une rumeur sur des cotisants retardataires qui versent la totalité des redevances 3 années avant la le départ en retraite ; ceux-ci recevront de la caisse la bagatelle de 50 000 DA (cinq millions de centimes) par mois.
A. Cherif