Le célèbre chanteur kabyle, Idir Akfadou, vient de sortir un nouvel album aux éditions Mélody Plus, sises à Ighzer Amokrane, dans la wilaya de Béjaïa. Encore une fois, l’auteur de la fameuse chanson «A Da Lmouloud», en hommage à l’écrivain et anthropologue algérien Mouloud Mammeri, revient avec un travail artistique bien élaboré. Disponible en cassette et en CD, ce nouveau-né se compose de sept (7) chansons : «Oudem n tefsut » ; Visage printanier, «Rouh smehgham», Je t’ai pardonné «Oussighd ad akmezragh», Je suis venu te voir, «Lawan ad rouhegh», L’heure de partir, «Ourdjigh», L’attente, «Sidi Wedris» et enfin une chanson instrumentale. Fidèle à son style musical, Idir nous berce avec ses mélodies captivantes et sa douce voix, qui envoûte tant de fans depuis les années 1970. Chaque chanson est une halte pour revisiter la Kabylie profonde et les traditions ancestrales. C’est le cas de la chanson en hymne au savant musulman Ahmed Ben Idris et à tous les saints de la région kabylophone. C’est aussi, un carrefour où les sentiments et les souvenirs se regroupent harmonieusement. C’est peut-être ça qui fait l’originalité et le succès de ce talentueux créateur. Le nouvel album, édité depuis quelques jours, nous fait découvrir une star montante de la chanson, Baylache, fils de Idir. Universitaire, diplômé en droit de l’Université Abderahmane Mira de Béjaïa, ce jeune artiste participe aux arrangements de l’album en question et signe, pour la première fois, sa propre chanson intitulée l’heure de partir. Un coup d’essai, un coup de maître. «C’est l’heure de partir / Je serai loin de toi / Loin de ton regard enchanteur / Les moments de bonheur ne sont plus à évoquer / L’havre de l’université s’éloigne démesurément / Le chagrin et les tourments t’emprisonnent / La providence te rattrape et te livre aux incertitudes / Ce n’est que le fruit d’une trahison …», chante Baylache. En somme l’album de Idir Akfadou est un incommensurable plaisir à écouter sans cesse. Une œuvre qui redonnera un nouveau souffle à la chanson algérienne à l’heure où le bricolage et les reprises sont monnaie courante, coupant court à la création artistique digne de cette appellation.
Ali Remzi