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Etre handicapé dans la wilaya de Tizi-Ouzou

Si pour les gens normaux, la vie est dure en ces années de disette. Que diront alors les handicapés, qui en plus de leur handicap, sont contraints de trouver leur chemin dans ce bas monde infesté d’embûches, de misère et de difficultés diverses.

C’est justement pour aider cette frange de la société qu’est née l’Association Awicipha de Draâ Ben Khedda. Les membres de cette Association venus exposer au Festival de la poterie de Maâtkas, leurs œuvres artistiques et montrer au grand jour leur savoir, leurs productions et leurs prouesses artistiques, nous ont longuement raconté leur malvie, leurs tribulations et leurs regrets. Cloués sur leurs fauteuils roulants, leurs langues se sont déliées pour rejeter en bloc le ghetto dans lequel, ils se retrouvent malgré leurs appels de détresse et leurs cris incessants. Ces gens ne demandent au final que de jouir pleinement de leurs droits et d’accomplir leurs devoirs comme tout un chacun. Leur responsable nous dira dignement : “Nous voulons de l’instruction, de la formation et de l’emploi. Nous voulons vivre de la sueur de notre front. Pour cela, il faut également prévoir des espaces et des accès aménagés aux handicapés. C’est ce que nous attendons des responsables. Quant à l’allocation de 4 000 DA qui nous est allouée et qui arrive toujours en retard, c’est de la poudre aux yeux”. Et de se demander : “Peut-on vivre avec 4 000 DA mensuel, surtout si l’on est père de famille” ?

Sa collègue nous expliquera leur difficulté à se déplacer surtout lorsque l’handicapé vit dans un village reculé. Pour rejoindre Tizi Ouzou, où n’importe quelle ville, il faut compter sur l’aide de la famille ou des amis. L’absence des espaces aménagés rend le déplacement périlleux et incertain. A chaque déplacement, il faut l’assistance d’une ou de deux accompagnateurs. Une raison qui oblige l’handicapé à éviter les sorties et par là à renoncer à ses droits et à rester cloîtré à la maison. Une situation à laquelle le département de la solidarité nationale est invité à trouver une formule qui facilitera le déplacement de cette catégorie d’Algériens. On nous apprendra que pour bénéficier d’un nouveau fauteuil roulant, il faut patienter cinq années. Le responsable de l’Association Awicipha, nous parlera longuement des tableaux de sable mettant en exergue les diverses difficultés que rencontre l’handicapé dans la vie de tous les jours et nous révélera que son Association participe à toutes sortes de tournois et de rallyes.

C. Hocine

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