Maître Ouaret Sadek Doyen du judo à El K’seur : «Reprendre le judo scolaire avant qu’il ne soit trop tard»

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Le doyen du judo à El Kseur, maître Ouaret Sadek, parle des secrets de cette discipline à la Dépêche de Kabylie.

La Dépêche de Kabylie : Pour quelle occasion avez-vous organisé cette excursion ?

Sadek Ouaret : C’est une récompense à l’effort déployé durant toute l’année scolaire sportive 2009-2010 comme j’avais l’habitude de le faire depuis que j’ai fondé le judo à El-Kseur.

Maître, vous parlez de résultats scolaires, est-ce que ce facteur fait partie de votre règlement intérieur, c’est-à-dire judo et études ?

Je ne vois pas comment dissocier sport et études, puisque il y a un proverbe qui dit l’esprit sain est dans un corps sain, pour moi, je pense que sans l’un, l’autre ne sera pas ce qu’il doit être, à titre d’exemple, l’école de judo d’el Kseur, ne croyez pas que toute l’armada de judokas formés par cette école aura lieu si ce n’est l’importance qu’on a donné à la complémentarité des deux. Je porte aussi à votre information que le code moral de la discipline du judo stipule que la puissance psychique doit être égale ou supérieure à la puissance physique, pour réaliser les objectifs visés. Il sera inadmissible à quelqu’un qui pratique la discipline du judo de ne pas prendre la taille, le poids, et la puissance intellectuelle de notre maître JIGORO KANO.

Pouvez-vous nous donner votre recette concernant l’organisation d’un effectif de plus de 130 éléments de 08 heures à 18 heures sans problèmes, surtout la section PPS ou petits poussins sportifs (enfants de 3 à 6 ans) qui s’amusent parmi le reste du groupe?

C’est mon expérience de plusieurs années dans les meilleures écoles telles que : berger, scout, et judo, toutes ces écoles sont elles-mêmes une discipline, et encore, je ne suis pas tout seul, j’ai avec moi des assistants, entraîneurs et éducatrices, à qui je transmets mon expérience. Le DJS m’a posé la même question et je lui ai répondu de la même manière.

Vous parlez de votre expérience, donnez-nous des exemples ?

Je ne vois pas qui pourrait contester ce que nous avions concrétisé jusqu’à 2004-2005 dans toutes les catégories et chez les deux sexes, en judo bien sûr. Par contre, depuis, nous apportons peu au judo scolaire dans notre wilaya, pour une raison que j’ignore et que je regrette infiniment, notre faible niveau est constaté même par ceux qui ne pratiquent pas cette discipline, et je profite de l’occasion pour faire un autre appel à la DJS et à la ligue scolaire et à notre ligue de judo de la wilaya de Béjaïa pour reprendre le judo scolaire avant que cela ne soit trop tard.

Avant, les subventions étaient insignifiantes et même inexistantes, les salles ne répondaient pas aux critères de la pratique de cette discipline, les entraîneurs étaient des bénévoles, Pourquoi ce relâchement, maintenant qu’il y a tout?

Oui, c’est justement dans ce sens que je refais appel, parce que ça nous a fait mal et ça nous fera encore plus mal dans le cas où on ne fait rien pour remédier à ce désintéressement causé par le manque de motivation à nos athlètes de s’affirmer sur le tapis.

D’après vous, quelle en est la solution ?

La solution est simple et réalisable, compte tenu de tous les moyens dont nous disposons, matériels et financiers. En commençant par le championnat scolaire ; puis faire la sélection pour constituer des équipes de wilaya dans toutes les catégories, minimes, cadets, juniors et seniors ; programmer des regroupements dans les différentes salles de wilaya avec prise en charge des associations. Un petit rappel, durant la période 1980-1990, Béjaïa avait des résultats remarquables à tous les niveaux, surtout les catégories : minimes et cadets, je vous en cite quelques uns, par exemple Zaidi, Mezian d’Aokas, Chaalal et Kaci de Béjaïa. Sans oublier bien sur Bouhedou, Touati, Mansouri, les Gougam, et toute l’armada d’el Kseur, ainsi que les filles, qui ont écrit l’histoire de judo de Béjaïa.

Est-ce que vous exigez encore les bulletins scolaires ? Faites-vous aussi des stages au bord de la mer à Mansouria par exemple comme avant ?

Oui, je n’ai aucune raison d’annuler ce que j’avais comme objectif, puisque je reçois l’aide des parents, mais en toute franchise, il y a un changement volontaire des pratiquants et des parents sur la présentation des bulletins scolaires comme avant, il y a aussi surcharge qui à fait un désintéressement du côté des élèves. Pour les stages à Mansouria, non ; mais je maintiens toujours les sorties à l’extérieur, pas uniquement pour le travail physique, mais aussi pour parler à mes élèves concernant l’importance de l’environnement et sa protection, je leur donne même des leçons concernant les noms et l’importance de quelques plantes comestibles. Les résultats que nous avions enregistrés sont là grâce aux efforts fournis durant les entraînements sur le tapis

Est-ce que vous recevez de l’aide des parents pour contribuer à vos activités ?

Oui souvent, cette fois ce sont 2 parents d’élèves qui ont contribué monsieur Zaidi Mohamed qui a pris en charge la restauration et monsieur Lagoune Farid qui a mis à notre disposition ces deux bus pour assurer le transport, il y a aussi l’APC d’El Kseur qui nous a aidés avec un bus, et la DJS nous a donné 100 casquettes pour les petits poussins et benjamins, je leur renouvelle tous mes remerciements au nom de toute l’association USMAK

Recevez-vous des subventions de la wilaya et de l’APC, comparativement aux années précédentes ?

C’est vrai que jusqu’à 2007, nous n’avions reçu aucune subvention, par contre ces dernières saisons, nous recevons notre part de l’APC. En 2008-2009, nous avons reçu une subvention pour la première fois de la DJS et de l’APW, nous en sommes très contents et nous les remercions vivement.

Pour terminer maître, votre souhait et votre appel ?

Je souhaite que notre judo reprenne son haut niveau, que les pratiquants soient mieux motivés pour suivre la voie tracée par les anciens. Je remercie votre journal qui nous permet à chaque occasion de nous exprimer, je renouvelle mes remerciements à monsieur le DJS d’avoir été présent avec nous, à chaque fois qu’on le sollicite. Merci à monsieur Zaidi Mohamed et monsieur Lagoun Farid pour leurs contributions, sans oublier notre président d’PAC, ainsi que le chargé du sport, Akour Kamel qui nous vient en aide à chaque fois qu’on en a besoin.

Entretien réalisé par Zahir Hamour

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