Parole de diplômés : “ça galère”

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L’emploi en Algérie reste tributaire de beaucoup de paramètres malgré les promesses des pouvoirs publics de créer un nombre important de postes de travail pour résorber le chômage. D’ailleurs, la création d’organismes d’aide à l’intégration des jeunes diplômés et non diplômés dans la vie active est initiée dans ce sens. Pour donner plus de poids à cette initiative, des manifestations dans le but de vulgariser les avantages qu’offrent ces agences aux jeunes demandeurs d’emploi sont organisées régulièrement. Ceci s’entend pour la CNAC et l’ANSEJ. Quant à l’Agence nationale pour l’emploi, organisme chargé du recrutement, le bilan, à Béjaïa, est en deçà des attentes. A titre d’exemple, pour l’année dernière, en enregistrant plus d’une vingtaine de milliers de demandeurs d’emploi, cette dernière n’a pu placer que moins d’un tiers. Ceci dénote tout simplement que les recrutements se font en dehors d’elle et d’une façon pas très catholique. “Cela fait plus de deux années que je possède ma carte bleue de demandeuse d’emploi en tant qu’opératrice sur micro-ordinateur et pourtant je n’ai jamais été convoquée pour un recrutement quelconque. Et dire qu’on est à l’ère de l’informatique !», dira Lila, jeune diplômée à la recherche d’un emploi depuis l’obtention de son diplôme. Le “Beni Aâmisme” a la peau dure chez nous. Effectivement, on continue à recruter les “pistonnés” malgré parfois, l’absence de certains critères de qualification. Théoriquement, les entreprises à la recherche de personnel doivent solliciter l’agence pour l’emploi laquelle leur soumettra les candidatures répondant aux postes pourvus. Ceci du point de vue théorique mais dans la pratique, c’est une autre paire de manches. Les employeurs procèdent, dans leur majorité au recrutement, en priorité chez les proches de leurs personnels cadres permanents avant de faire semblant de solliciter l’agence pour l’emploi pour, peut-être, moins d’un dixième de ses besoins en matière d’emploi. C’est ce qui fait que les jeunes diplômés, n’ayant pas de “connaissance” restent souvent chômeurs pendant de longues années.

A. Gana

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