Football Retrospective : De l’US Mirabeau à l’USM Draâ Ben Khedda

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L’ex-Mirabeau en football c’était l’Union sportive de Mirabeau de l’ère coloniale française, avant de reprendre son nom d’origine de toujours de l’Union sportive de Draâ Ben Khedda,

juste après l’indépendance du pays.

C’est néanmoins sous la première dénomination que ce club a vu le jour en septembre 1953, quasiment une année avant le déclenchement de la lutte armée de libération nationale. Son lancement fut initié par Sadek Khorsi, alors instituteur du village de Mirabeau – la localité n’était alors qu’un village, aujourd’hui chef-lieu de daïra renfermant quatre municipalités – en compagnie d’un staff de dirigeants qui choisit les couleurs bleu et blanc sous lesquelles évoluera le club et resteront les mêmes à ce jour comme ses signes distinctifs, nous apprend Amar Afiri, ex gloire du club.

L’US Mirabeau avait alors opéré son engagement en s’affiliant à la ligue d’Alger en 3ème division pour la saison footballistique de 1954/55. Cet ex avant-centre, Amar Afiri, qui nous narre tous ces renseignements sur son club fétiche, se rappelle encore de certains noms de l’effectif de l’ex USM, tels Merouane (gardien), Hameg Ahcène (décédé), Gaoua Mohamed, Belouar, Iltache Lounes (décédé), Ahmed Arrouri, Louis Saheb, Saïd Idrenmouche, Amar Afiri – notre narrateur – Albert Larivaud, Ramdane Otata dit “Cerdan” (aujourd’hui malade). Notre interlocuteur nous apprend que l’US-Mirabeau s’était classée, aux termes de la première saison 1954/55, à la 5ème ou à la 6ème place du classement, alors que la saison suivante (1955/56) n’a été accomplie qu’à moitié c’est-à-dire en “aller“ seulement, suite à la grève déclenchée par le FLN-ALN en janvier 1956. Ensuite, la guerre d’indépendance faisant rage, les compétitions furent interrompues par nos dirigeants pour s’occuper des préoccupations de l’heure, aussi bien du côté algérien que de celui des agents de l’administration coloniale, craignant pour leur vie évidemment. Il faut rappeler, alors, que l’engagement des clubs s’effectuait toujours – c’était une obligation – avec deux équipes, à savoir celle dite “des réserves” et celle des “premières”. Et ce n’est qu’en 1960 que le championnat avait repris, toujours sous l’appellation de l’US Mirabeau. Durant les saisons suivantes, l’USM, devenue désormais USM Draâ Ben Khedda, se classait fréquemment parmi les trois premières équipes de la tête du classement, à l’exception de la saison 1971/72, qui verra l’équipe accéder en division d’honneur, avec le palmarès d’invaincue, c’est-à-dire en arrachant à chaque match, et ce, à domicile comme à l’extérieur, des victoires, majoritairement, ou des matches nuls. Amar Afiri se rappelle une anecdote de la saison 1955/56, lorsque l’USM élimina, au premier tour de la Coupe d’Algérie, une redoutable équipe de division supérieure, à savoir l’Olympique de Rouiba sur un score de un but partout (1-1), après des prolongations. Mirabeau qui jouait en division d’honneur, s’était qualifiée, conformément à la réglementation d’alors, par “l’avantage“ de la réalisation de son but en premier, avant que son adversaire n’égalise. L’Olympique se composait en majorité de joueurs français, contrairement à l’USM qui en comptait que deux français. Actuellement, l’USM DBK, même si elle connait au fil des saisons des hauts et des bas, elle résiste aux aléas de l’absence de moyens à même de la propulser au rang qui devrait être le sien, car, qu’on le veuille ou pas, elle a toujours été le berceau du football, l’école qui a donné diverses stars au football aussi bien local (USMDBK, JSK, JSBM…) que national. L’ex USM, qui renferme de remarquables individualités, joue aujourd’hui le maintien en régionale, en attendant une réfection encore plus améliorée de son stade communal portant le nom d’un de ses anciens joueurs, Kaci-Ali en l’occurrence, tombé en martyr pendant la révolution de Novembre. L’état de cette infrastructure qui doit bénéficier, à l’instar des autres terrains de football des chefs-lieux communaux et de daïras, n’est vraiment pas digne d’une aussi prestigieuse ville comme Draâ Ben Khedda, un chef-lieu de daïra foisonnant de jeunes, avec ses quelque 35.000 habitants, sans compter ceux des quatre communes qu’il renferme, tant il mérite beaucoup mieux. Ne serait-ce que pour atténuer ou diminuer des difficultés et embuches que rencontre ce représentant de la “Patrie de la cigogne” blanche, qui fait vivre, sporadiquement, à la population de ses fans, des moments de bonheur, de joie, de liesse, mais aussi de frustrations, d’amertume, de déception&hellip,; acceptées avec toute la sportivité voulue. A l’entame de la saison, qui ne saurait tarder après le ramadhan, tout fan des Bleu et Blanc ne perdra pas espoir de voir s’instaurer au sein de ce club fétiche une dynamique de discipline équitable pour tous et de transparence dans sa gestion, avec la présentation des bilans moraux et financiers réguliers en AG, sans quoi, il ne faut pas espérer plus que les piètres résultats habituels, du moins des trois à quatre dernières saisons.

Antar Boufatis

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