Pénurie du pain et du lait en sachet à Amizour

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Le pain boulanger et le lait en sachet se font rares ces derniers jours à Amizour. Les habitants de cette importante métropole de la vallée de la Soummam trouvent beaucoup de peine à se procurer ces deux produits alimentaires de large consommation. Chaque matin que Dieu fait une file indienne se forme devant les rares boulangeries de la ville à la recherche de ces ‘’baguettes magiques’’, et, gars aux retardataires et aux accros de la grâce matinée qui risquent de retourner bredouilles, car ils n’auront aucune chance de s’en procurer les après-midi.

Cette pénurie saisonnière du pain est due, selon un mitron du centre-ville, à la fermeture de 4 boulangeries durant ! Ce mois de juillet, sur les huit existantes qui arrivaient il y’a peu de temps à satisfaire tout juste les besoins de la population en ce produit alimentaire.

La plus grande galère pour se procurer une baguette de pain se fait ressentir un peu plus les vendredis et samedis, où la demande dépasse de loin l’offre de par la forte consommation de pain durant les nombreuses fêtes de mariages célébrées souvent les week-end, et les repos hebdomadaires observés par certaines boulangeries. Pour la journée du vendredi dernier, un seul boulanger a travaillé pour toute la ville ; celui-ci nous dira avoir augmenté sa production qui est passée à 24 quintaux soit 14 400 baguettes de 250 grs, sachant qu’avec un quintal on arrive à produire 600 pains. Une autre denrée alimentaire de première nécessité qui se fait rare dans les magasins d’alimentation de cette ville très fréquentée par les villageois des alentours est le lait en sachet dont l’approvisionnement a baissé soudainement.

Il s’avère que cela est dû à un arrêt temporaire d’une usine privée située à El Kseur qui vit une crise de la poudre de lait ainsi que la laiterie étatique d’Amizour dont nous ignorons encore les raisons de son arrêt de production, car il s’agit de deux principaux fournisseurs de lait pasteurisé dans cette région. Pour chercher du pain ou du lait pour ses enfants en ces moments de vacances, le citoyen d’Amizour doit consacrer une journée entière à se déambuler dans les artères de la ville en respirant jusqu’à l’asphyxie la poussière et la fumée toxique qui se dégage des échappements de tous genres de véhicules.

Ainsi, la ville plus ou moins transformée en chantier, en raison des multiples travaux qui s’effectuent sur le réseau routier intramuros, les citadins et autres passants d’occasion se trouvent agacés par des embouteillages, du bruit assourdissants de klaxons et moteurs de véhicules et aussi de la poussière ayant aggravé le degré de pollution dans une ville non industrialisée. Le citoyen d’Amizour qui vit son été dans une ambiance nocive et agaçante, et laquelle est greffée d’une pénurie de deux vivres essentiels craint le pire à l’approche du mois de carême qui avance au triple galop.

Le calvaire d’été ne fait donc que commencer pour pousser la canicule au summum.

Nadir Touati

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