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Béjaïa A quelques jours de la fin de la saison estivale / Les commerçants parlent d’un “fiasco”

A quelques jours de la fin de la saison estivale, nombreux sont les commerçants et investisseurs qui affirment que l’économie de la région a enregistré un véritable “fiasco”. La saison chaude tire à sa fin et dans quelques jours, c’est l’arrivée du Ramadan et de la rentrée scolaire, ou la rentrée sociale si l’on peut vraiment utiliser ce terme dans notre pays. La wilaya de Béjaïa, qui fut, des années durant, la meilleure destination des touristes et des estivants a tendance à être reléguée au second plan. En effet, depuis le début de l’été la capitale des Hammadites n’a enregistré qu’un début timide, une chose que nous avons signalée lors de nos précédentes éditions. Les plages étaient presque désertes, au point où dans certaines stations balnéaires, il n’y avait que quelques baigneurs qui marquaient leur présence durant toute la journée. Même durant les week-ends, le temps du monde fou, où les plages étaient noires de monde, n’est plus à évoquer. “Cette année, c’est la plus catastrophique depuis que je suis dans ce métier. Autrefois, l’été nous couvre les frais de toute l’année. On se remplissait les poches, au sens propre du terme. Maintenant, c’est la métamorphose. Mon hôtel a une quinzaine de chambres et n’arrive pas à faire le plein que pendant les fins de semaines. Même la clientèle qui était fidèle ne fréquente plus notre établissement. Cette situation n’est pas propre à nous. La crise a touché tous les commerçants de la région», estime un responsable d’un hôtel, situé à Tichy, à 16 kilomètres à l’est de la ville de Yemma Gouraya. Le même scénario est constaté dans la ville de Béjaïa. A part quelques émigrés qui se font remarquer, par des pratiques d’un autre âge, comme des exhibitions avec des voitures de luxe, l’ambiance estivale est presque inexistante. Même les activités culturelles qui étaient nombreuses, les années précédentes, ne sont plus à l’ordre du jour. Quelques galas artistiques et des expositions picturales, telle est la somme des rendez-vous culturels de cet été. “Jadis, notre clientèle triple ou quadruple dès le début du mois de juin. Il y avait une grande affluence des estivants. Cette année, depuis le début de l’été ce n’est pas du tout, le cas. J’arrive à peine à doubler ma recette durant certaines journées. Si ça continue comme ça, je finirai par fermer boutique et changer, carrément d’activité. C’est vraiment inquiétant !», affirme un gérant d’un restaurant, situé à quelques mètres de la fameuse place Gueydon (actuelle place du Premier-Novembre 1954). Chez la plupart des commerçants que nous avons interrogé le malaise est le même. Pour eux, cette saison estivale est un « fiasco ». Désormais, beaucoup de vacanciers préfèrent aller dans d’autres régions du pays ou voyager vers d’autres pays telles que la Tunisie, qui envoûte, de plus en plus, les centaines de milliers d’Algériens. Cette situation nous met devant l’amère réalité. Une réalité qui remet tout en cause. Béjaïa est bel et bien la perle du Maghréb, grâce à ses sites paradisiaques, ses vestiges si singuliers et ses atouts naturels et forts nombreux.

Cependant, beaucoup reste à faire dans cette cité magique. Peut-être qu’il faut d’abord commencer à réparer les trottoirs, améliorer les différents services, aménager des toilettes publiques…Avant de penser à accueillir les estivants.

La politique touristique est tout un savoir-faire qui ne se fait pas à l’aveuglette.

Ali Remzi

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