Béjaïa, le travail à domicile : Un moyen pour subvenir aux besoins de sa famille

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Ils sont aussi nombreux que diversifiés les métiers qu’on appelle communément « petits » ; ces métiers qui se pratiquent à domicile et par lesquels des familles arrivent, un tant soit peu, à subvenir à leurs besoins. En effet, ces boulots pratiqués plus particulièrement par les femmes et les retraités permettent d’apaiser les manques des ménages. Ces créneaux créateurs de  » richesses  » et d’emploi méritent plus d’attention et de considération de la part des pouvoirs publics.

A travers les villes et les villages de la wilaya de Béjaïa et d’ailleurs, on trouve ces petites gens qui excellent dans l’art du travail manuel et traditionnel. Par exemple : la robe kabyle, qui est de loin d’être une activité marginalisée par la gent féminine, est incontestablement en tête des travaux à domicile. Une chose qu’on peut constater dans la capitale des Hammadites et sa région. Cette fameuse robe a déjà inspiré pas mal de peintres, de poètes et d’autres artistes et ne cesse encore de se magnifier, surtout avec tout l’apport des nouvelles techniques de la couture moderne. Portée autrefois uniquement pas les femmes kabyles, cet habit millénaire est aujourd’hui le préféré de beaucoup d’Algériennes, qui le portent particulièrement durant les fêtes. La notoriété de la robe kabyle a en effet dépassé nos frontières surtout en Afrique du Nord où elle a gagné beaucoup de terrain de par son originalité ses couleurs et ses contrastes. A Béjaïa, certains jeunes en ont fait un excellent créneau, gérant de réelles micro entreprises et donnant une excellente opportunité pour les centaines de filles de travailler à domicile. En proposant des rémunérations allant de 500 à 1500 dinars pour la couture d’une robe, en leur fournissant tissus et den-telles, ces jeunes promoteurs arrivent à écouler leurs marchandises à travers toutes les wilayas du Centre et quelquefois même en Oranie. Aux quatre coins de la basse Kabylie, la couture traditionnelle a même pu surclasser la poterie en matière de production, pour la simple raison que ce dernier art traditionnel n’est plus rentable comme jadis, surtout depuis la disparition de la Fête de la poterie. La poterie est donc en déclin, nonobstant les quelques résistances qu’elle affiche encore dans certains villages du littoral et de la vallée de la Soummam. Le burnous et le tapis perdent aussi du terrain face à cet assaut de la modernité et de « l’invasion » du tissu chinois. Chez la gent masculine, ce sont plutôt les métiers agricoles telles que la fabrication des outils artisanaux, la culture pépinière qui captivent encore. C’est dire, enfin, que l’activité à domicile, qui demeure bien entendu très importante mais mal répertoriée et souvent non déclarée, devrait être reconsidérée et encouragée. Cela en vaut réellement la peine au moment où le spectre du chômage est omniprésent dans notre pays.

Ali Remzi

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