Lakhdaria : Des nouvelles sur le disparu de la Guerre d’Indochine

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Après le retrait des troupes françaises d’Indochine, le frère de Mohamed n’a ni rejoint Lakhdaria, ni donné signe de vie à la famille, il a été porté disparu sur le registre de l’administration coloniale.

A la réception du document confirmant sa disparition, la nouvelle fut douloureuse pour Mohamed et sa sœur, âgés maintenant de 70 ans ; aussitôt après l’arrivée de l’information, ils mirent fin aux recherches lancées grâce aux parents, proches et connaissances, vivant en France. Seulement, le visage de l’être cher est resté gravé dans les mémoires de Mohamed et de sa sœur, ces deux membres de la famille encore en vie, ont, à chaque fête religieuse, ou événement traditionnel kabyle, accordé une pieuse pensée au disparu. Ces prières adressées à Dieu pour qu’il lui pardonne, et accueille le défunt dans son Vaste Paradis, ont duré plus de 60 ans (soixante), jusqu’à l’année 2009. L’an dernier, au cours d’une émission consacrée aux vieux immigrés vivant dans des foyers de Marseille, animée par Samir Chaâbna, une personne interviewée sur le plateau, a attiré l’attention de Mohamed et son fils, lesquels n’ont pas raté un seul mot de ce que disait le vieillard ayant le même âge que le disparu de Lakhdaria. Pour le père de Ali, tout concorde ; la ressemblance comme deux gouttes d’eau de l’intervenant à son frère, l’âge, la date d’engagement dans les troupes françaises, affectées en Indochine, et surtout son appartenance à la région Ouest berbérophone de Bouira, il fallait à tout prix s’en assurer, pour cela, affirme Ali “il était inutile d’écrire aux conservations d’archives militaires, puisque ils l’ont porté disparu”. Alors, Ali a été chargé par son père d’écrire à l’antenne ENTV siégeant à Marseille. La famille d’Ali qui n’a pas cessé de prier Dieu pour que la personne montrée à la télévision soit ce même membre disparu depuis les années 50, mais malheureusement et jusqu’à l’heure actuelle, aucune réponse de Marseille ne nous est parvenue. “La lettre avait été peut-être mal écrite, ou alors c’est à cause du nombre élevé de courrier qu’il ont à traiter», tente d’expliquer Ali. Car au fond de lui-même, et de toute la famille, la personne vue à l’écran, et qui a brièvement raconté quelques passages de sa vie, était bel et bien celle qu’ils recherchaient depuis 60 ans. Il reste à revoir le film, parler à la bonne personne, et ne pas oublier de lui demander son nom.

A. Cherif

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