Sidi-Aïch : Une place à… éviter !

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La ville de Sidi-Aïch, située à 50 kilomètres de la ville de Bgayet, dispose d’une seule place publique, un espace d’une rare beauté mais devenu un lieu à ne pas visiter.

Les ordures sont éparpillées un peu partout comme dans un dépotoir à ciel ouvert. Ici, on trouve toutes sortes de déchets : papiers, sachets, restes alimentaires, emballages en carton, bouteilles de vin et de bière…

Des odeurs nauséabondes dissuadent toute personne désirant faire une petite pause. Cette place est devenue, depuis fort longtemps, infréquentable, ou presque. A part quelques vieux, de jeunes garçons qui jouent au football et des malades mentaux, même les riverains évitent de passer par là. Cet endroit, qui fut merveilleux, a vu le jour durant la période coloniale.

Des photos et des cartes postales, de ces années là témoignent d’une autre époque ; une époque où les espaces publics étaient très bien entretenus malgré tout. Dans cette place, il y a plusieurs palmiers qui donnent à l’endroit un charme particulier. Il y a même des arbres exotiques qui font l’ombre et des bancs en ciment. D’ici, on voit une partie de la ville et les très beaux édifices, à l’instar de la mosquée et de l’église (transformée en habitation) qui envoûtent encore les passagers et ne se gênent pas pour prendre des photos souvenirs.

Autrefois, cette place était un carrefour, non seulement, pour les habitants de la ville mais pour tous les citoyens de la vallée de la Soummam (Chemini, Akfadou, Tibane, Tinebdar, Takeritt, Timezrit…). Comme il n’y a pas d’autres endroits pour se reposer et fuir les désagréments citadins, c’est dans ce  » petit paradis  » que les gens trouvent  » refuge « .

 » Ce lieu me rappelle tant de souvenirs. C’est ici qu’on a fêté la cérémonie de mon mariage, il y a plus de 50 ans ; c’était il y a bien longtemps. Nous venons dans cette place très souvent quand on était petits. Le bon vieux temps n’est plus à évoquer ou presque. Comme vous pouvez le constatez vous-même, l’endroit est devenu infréquentable. Tous les élus qui sont passés par notre A.P.C, ont animé des meetings populaires sur cette esplanade. Ils nous ont tous promis de la prendre en charge, mais rien n’a été fait. C’est vraiment malheureux « , estime Dda Kaci, un vieux de la ville, qui ne cache pas sa colère et ses regrets.

La fameuse place a été baptisée : Mohamed Boudiaf, quelques mois après l’assassinat de l’ancien chef de l’Etat.

Ali Remzi

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