Kamel Tarwihth est considéré comme l’homme à tout faire à BRTV qu’il a rejoint en 2002. Concepteur, animateur et réalisateur, Kamel touche à tout. Il anime régulièrement l’émission polyvalente Arts et Sociétés, où il reçoit des artistes, des hommes de culture mais aussi des politiciens. Nous l’avons rencontré jeudi dernier, lors d’une de ses visites éclair à Tizi-Ouzou.
La Dépêche De Kabylie : Racontez-nous votre départ pour la France et votre arrivée à BRTV.
Kamel Tarwihth: : Je travaillais à la chaîne 2, j’étais en même temps étudiant en droit rêvant de devenir avocat. Je faisais du thétare en parallèle et je faisais de l’animation un peu partout. Après avoir terminé mes études, je n’ai pas exercé le métier d’avocat. J’ai tout laissé tombé ici, et je suis parti en France en 2002. Dès mon arrivée là-bas, j’ai directement intégré l’équipe de Berbère télévision qui était alors une petite famille, mais qui a su grandir, petit à petit avec le temps. Aujourd’hui, après une décennie elle est devenue une grande école, où je me considère toujours comme un élève. Dans cette école, j’ai appris beaucoup de choses comme la réalisation. Je viens d’ailleurs de terminer le tournage d’un long métrage, yetccur woul ou Un choix dans la douleur, qui sortira normalement en octobre prochain. Le film raconte l’histoire d’un sans papiers qui part d’ici, laissant sa femme enceinte, espérant améliorer leur situation en un où deux ans. Mais arrivé en France, ce fut la déception, car il n’est pas arrivé à avoir les papiers (carte de séjour). Tandis que lui souffrait de l’exploitation, son fils naquit et grandit, se sentant orphelin jusqu’à l’age de 8 ans. Dans ce film on a évoqué le problème de l’immigration et celui de l’héritage, ainsi que d’autres problèmes de la Kabylie. Finalement, la seule solution qui reste au jeune homme pour régulariser sa situation, en France, c’est de contracter un mariage avec une vieille femme. Mais pour cela, il doit d’abord divorcer avec «la mère de son fils», ce que cette dernière refuse, du moins dans un premier temps. Après moult tractations, elle accepte de lui accorder sa liberté mais le jour même de son mariage, il apprend que sa mère est morte et qu’il doit choisir entre se rendre à la mairie ou bien rentrer au pays pour assister à la Djanaza de sa mère…La suite, vous la connaîtrez sur BRTV, dès la sortie du film.
C’est apparemment un film qui s’imprègne de la réalité de la jeunesse algérienne…
Oui je suis totalement imprégné par la réalité algérienne et celle de la jeunesse, car déjà moi je ne me sens pas encore un émigré du fait que je reste plus souvent avec des kabyles et je parle le kabyle, que ce soit au travail où à la maison, ce qui fait que je ne ressens pas beaucoup que je suis à l’étranger
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Que réservez-vous aux téléspectateurs de BRTV pour ce mois de ramadhan ?
Nous avons préparé un très bon programme varié pour ce mois de Ramadhan, avec des feuilletons, des sketchs, des émissions et du cinéma. Avec comme nouveauté cette année, des films de Karaté de Bruce lee dont les dialogues seront doublés en kabyle, ce qui nous l’espérons, plaira à nos téléspectateurs. Il y aura également des émissions spéciale cuisine, ceci en plus d’un grand hommage aux maîtres de la chanson kabyle.
Comment se porte BRTV, une décennie après son lancement ?
Berbère télévision est jeune mais, en même temps, très grande et bien respectée en France. Tous les autres pays d’Afrique du nord nous suivent beaucoup, notamment les Marocains et les Libyens. Une décennie pour une chaîne de T.V, c’est un trésor car la T.V Berbère n’avait pas d’héritage, ce qui était très dûr au début des années 2000.
Aujourd’hui, B.R.T.V se porte très bien, car elle est proche du téléspectateur. Depuis deux ans, notre chaîne est en clair de 16 à 24 heures, ce qui permet aux gens de la regarder. Quant aux annonceurs, ils sont de plus en plus d’industriels à nous faire confiance, et nous les en remercions. Nous investissons beaucoup dans le domaine de la communication envers nos concitoyens, car BRTV reste le canal- pas cher mais efficace- le plus avantageux pour eux, pour communiquer. Nous avons également mis en place des formules de partenariat avec tous les journaux algériens. D’ailleurs pour la rentrée prochaine nous envisageons de présenter chaque jour la une du lendemain d’un de ces différents quotidiens.
Propos recueillis par Ahmed M.
