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MOURAD CHEMAKH Chanteur : “Je chante tayri et tout ce qui préoccupe nos jeunes”

Après la sortie de son premier album, l’an dernier, Mourad Chemakh, natif d’Assi Youcef, dans la daïra de Boghni, a entamé depuis plus d’un mois l’enregistrement en studio de son second CD, dont il promet la mise sur le marché pour la fin du ramadhan.

La Dépêche de Kabylie : A quand remontent vos débuts dans la chanson ?

Mourad Chemakh : J’ai commencé à chanter en 1996, à l’age de 20 ans, j’ai démarré par l’animation des fêtes et des galas lorsque l’occasion se présentait, notamment dans les maisons de jeunes d’Assi Youcef et Mechtras. A cause du manque de moyens financiers, j’ai dû attendre jusqu’en 2009 pour enregistrer mon premier album intitulé Ithechvah tayri, et qui compte 7 chansons dont Tafsut, Tirga et El Mesbah, entre autres titres.

Ça coûte si cher d’enregistrer un album ?

Pour les jeunes que nous sommes, oui c’est cher. Il faut compter environ une dizaine de millions de centimes pour l’enregistrement d’un album. Ceci pour les frais de studio et des musiciens qui sont à la charge du chanteur. Une fois le travail de studio terminé il faut pour le chanteur trouver l’éditeur à qui l’album plait et qui accepte donc de le produire et lui assurer la distribution. Ce qui est de plus en plus difficile, pour les nouveaux chanteurs, les éditeurs préférant travailler avec des chanteurs connus, avec lesquels il sont sûrs de la vente du produit.

Votre premier album est donc sur le marché depuis plus d’une année. Quelle suite lui a réservée le public ?

Je n’ai pas de chiffres, mais si j’en crois les échos qui me parviennent, l’album est relativement bien accueilli par les jeunes. Certaines chansons comme Ithechvah Tayri sont souvent exploitées et programmées lors des fêtes par les DJ.

Où en est votre deuxième album ?

Donc pour mon deuxième album, j’ai commencé son enregistrement depuis près d’un mois, il comportera 8 titres et sera sur le marché juste après le ramadhan, si tout se passe bien.

Tu situes où ton style musical ?

J’écris et je compose mes chansons et je m’accompagne au mandole, mon style c’est le folklore kabyle qui se rapproche du style oriental. Quant aux thèmes des chansons, il tourne autour des préoccupations des jeunes, dont je fais partie d’ailleurs, l’amour, l’amitié la séparation, l’espoir mais aussi les déceptions de la vie. En somme, je chante tout ce que m’inspire le vécu des jeunes au quotidien, qui est à quelque chose, près le même pour tous.

Vous avez donc investi une vingtaine de millions pour les 2 albums. Le 1er vous a-t-il rapporté quelque chose, une année après sa mise sur le marché ?

Non, jusque-là je n’ai pas touché le moindre centime. Un jeune doit d’abord se faire un nom avant de pouvoir poser ses conditions à son éditeur.

Vous dites pourtant que votre 1er album semble bien se vendre. Vous ne toucher pas de royalties sur les ventes ?

Non, je vous l’ai dit. Ce n’est déjà pas facile de trouver un éditeur qui veuille bien accepter de sortir un album d’un chanteur qui n’a pas de nom. Je ne sais même pas si mon produit est enregistré à L’ONDA, l’organisme des droits d’auteur. D’ailleurs ceci est valable pour tous les chanteurs qui démarrent.

Quels sont les chanteurs kabyles que vous préférez ?

Il y’en a beaucoup, pratiquement tous les anciens à commencer par Matoub Lounès. Je suis beaucoup influencé par le style de Lounès Kheloui qui est ma référence, ainsi que de nombreux nouveaux jeunes qui émergent.

Vous avez un souhait ?

Oui, je souhaite que les responsables des structures culturelles de la wilaya, telle que la maison de la Culture, puissent permettre de temps en temps aux jeunes chanteurs de se produire. Car nous avons besoin de cette aide, pour pouvoir affirmer nos capacités et nous ouvrir ainsi à un public plus large que celui de nos villages respectifs.

A. M.

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