Leur comportement est en partie derrière la hausse des prix / Boulimiques Algériens !

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La chaîne est partout durant ce mois de Ramadan. Dès le premier jour de ce mois sacré les Algériens sont devenus voraces, ils ne laissent aucun lieu, ils sont un peu partout, chez le boucher, le boulanger, le pâtissier… Un comportement qui arrange beaucoup plus les commerçants, qui ont bien saisi l’occasion. Lors de notre virée au marché des Trois-horloges à Bab El Oued, un marché considéré comme l’un des plus cléments de la capitale, durant ce mois de la “Rahma», les prix se sont envolés. “Les Algériens sont devenus fous durant ce mois de Ramadan. Ils ne pensent qu’à leur ventre, c’est pour cela que les commerçants saisissent cette occasion pour s’enrichir», fulmine notre interlocuteur. Une réalité amère, que nous avons constatée lors de notre tournée dans les différents marchés de la capitale. Dès le premier jour de Ramadan, des files indiennes se sont formées devant les marchands, les boutiques, les superettes,…Ils sont partout. Pour les familles qui n’arrivent pas à satisfaire leur “obsession” durant ce mois de la piété ils recourent hélas à la vente de leurs bijoux. “C’est le cas à chaque veille du mois sacré des familles algériennes, nécessiteuses et disposant de quelques grammes d’or, ont recouru aux agences BDL (Banque de développement local) pour des prêts sur gage pour obtenir une somme d’argent qui les aiderait à surmonter les dépenses liées à ce mois», nous confiera Nassim, un jeune commerçant à Bab El Oued. La cherté de la vie, le chômage et la difficulté de la situation socioéconomique ont incité de nombreuses personnes, depuis quelques années, à mettre en gage leurs bijoux en or, cherchant une sorte de bouée dans cette mer des prix déchaînée. Le plus étonnant dans tout ça, ce sont les chiffres exprimés par une source proche de cette banque qui estime à un millier de personnes qui déposent leurs bijoux en or, quotidiennement, au niveau de ces agences bancaires, à la veille du mois sacré. Ces Algériens ont eu l’épée de Damoclès au-dessus de leur tête ? Sinon, comment expliquer toutes ces pratiques seulement durant le mois de Ramadan, alors qu’ils s’en sortent bien durant les autres mois de l’année ? Ces pratiques sont devenues malheureusement une culture pour ne pas dire une tradition, mais ce n’est pas le cas seulement durant le Ramadan, mais un constat lors des autres fêtes religieuses, telles que Aïd El Fitr, Achoura, El Mawlid Ennabawi et j’en passe. Il est temps pour ces gens d’être civilisés, et ce en pensant avec leur tête et non pas avec leur ventre.

Le laisser-aller des autorités concernées a envenimé la situation

Y a-t-il vraiment chez nous un service qui veille sur la régulation des prix ? Vu les prix qui s’envolent à chaque veille du Ramadan, et vu les prix affichés sur les étals dans les marchés, la réponse est négative. D’ailleurs, cette flambée des prix commence déjà à inquiéter plus d’un, marchands y compris, qui prévoient des augmentations substantielles que les consommateurs auront à débourser pour préparer leurs repas. Cela concerne particulièrement les légumes dont les ménages ont le plus besoin durant ce mois sacré. En attendant la mise en place d’un dispositif de régulation des prix, le citoyen éprouve d’énormes difficultés financières pour faire ses emplettes. Les explications que fournissent le détaillant, le grossiste ou les responsables des services concernés sur les raisons de cette flambée laissent, en tout cas, le consommateur sur sa faim. Enfin, la question qui mérite d’être posée : ce mois de Ramadan est-il un mois de dévotion ou bien c’est seulement un mois où l’en se gave et on passe de belles soirées ?.

Yahia Maouchi

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