Ce n’est pas encore l’apaisement dans certains villages de la région de Draâ El-Mizan et presque dans toutes les autres localités du versant sud de la wilaya, bien que l’on ait cru que le problème d’eau potable était définitivement réglé depuis la mise en service du barrage de Koudiat Acerdoune.
Le lâcher de cette eau depuis maintenant presque un mois ne laisse pas certains villages indifférents: fuites d’eau interminables, vannes mal réglées, hameaux privés d’eau et autres tracasseries. D’ailleurs, ce sont les mêmes paroles qui reviennent sur toutes les bouches. « Où est l’eau qu’on nous a promise H24? », s’interroge cet habitant de la cité Caper qui affirme ne recevoir cette eau qu’une fois tous les trois jours. » Au début, c’était vrai. Mais, maintenant, c’est l’ancien programme », ajoute-t-il. Si en ville, on peut dire que la situation semble être normale, il n’en est pas de même dans certains villages. La contestation a été
manifestée hier, par la population du village d’Izrarakène. Plus de trois cents personnes ont bloqué la mairie. Elles réclament leur quantité d’eau. « Depuis l’indépendance, nous n’avions fait qu’acheter de l’eau. Nous avons même bu de l’eau contaminée. Et aujourd’hui encore, nous payons les mêmes frais bien que l’Etat ait déboursé des milliards et des milliards de dinars. Où est cette eau dont on parle même à la télévision? », s’interroge un habitant de ce village. Tandis que d’autres refusaient de parler aux responsables locaux. « Nous n’avons plus à parler avec vous. Déjà vous nous avez promis de régler le problème. Si vous aviez tenu vos promesses, nous ne serons pas ici aujourd’hui », leur répond un contestataire. Une voix monte de la foule. « Nous exigeons une commission de wilaya habilitée à répondre à ce problème. La mairie sera fermée tant que cela ne sera pas fait », crie une autre personne. Au moment où nous étions sur place, tout le monde voulait parler. Toutes les tentatives de dialogue ont échoué. Les contestataires évoquent surtout le problème des conduites de distribution. « Le réseau est mal conçu. Il y a des foyers où l’eau arrive alors que la majorité ne reçoit rien. Qu’allons-nous boire du vent? », ironise un intervenant. Chose que nous avons remarquée est que les réseaux de distribution dans de nombreux villages ne répondent guère aux normes. Alors que pour les fuites pour la seule ville de Draâ El-Mizan, il y a au moins une dizaine de fuites importantes bien que les services de l’ADE essaient de colmater certaines d’entre elles, l’eau coule à flots dans les rues. On citera le cas de celles qui se déversent au niveau de la cité Malakoff, à la cité Caper sur l’axe principal, à l’intérieur de l’ex domaine agricole Aissat Idir et bien d’autres lieux. Au moment où nous mettons sous presse, les centaines de contestataires campaient sur leur
position c’est-à-dire aller jusqu’au bout. « La mairie sera fermée pour toujours si on ne boit pas de l’eau comme les autres » conclut une dernière personne.
Amar Ouramdane
