Seddouk : Histoire d’eau

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Tibouamouchine est le plus grand village de la commune de Seddouk.

Favorisée par la RN74 qui le traverse de bout en bout, il ne cesse de connaitre un développement florissant.

Des maisons pavillonnaires éparses et haut standing et des habitations collectives naissent comme des champignons. Mais un manque d’eau, notamment en été gâche tout ce dynamisme. Plusieurs solutions ont été tentées par les notables pour y remédier. Grâce à une contribution de la communauté émigrée et à une parcelle de terrain offerte par un villageois des forages ont été réalisés mais on s’aperçoit assez vite que le débit ne suffit pas. Les forces extenuées, les fonds épuisés, le manque d’eau se réinstalle. Miraculeusement, un geste salutaire arrive d’un enfant du village perdu de vue dans son long exil en France. Si les personnes âgées se souviennent de Dda Mohand, pour les jeunes, certains ne le connaissaient même pas, d’autres ont seulement entendu parler de lui. Il s’agit du chanteur de l’émigration en l’occurrence Ammouche Mohand, un patriote infatigable par les armes et par le chant.

Sentant sa mort proche, il réunit sa famille et l’informe d’un vœu. Celui de confier, la quote- part d’argent qui lui revenait de la caisse de la communauté émigrée de son patelin pour son rapatriement, à son village natal pour la rénovation de la fontaine d’Agoulmim qui l’a vu naître et grandir.

Cet acte héroïque et généreux est suivi par Da Saddek, un autre villageois généreux qui a offert une place dans sa parcelle de terre pour la réalisation d’un puits. Le manque d’eau a atteint son paroxysme cette année dans ce village. Heureusement que le projet a été réalisé à 80% et l’eau qui coulait déjà dans les robinets de la fontaine baptisée désormais « fontaine Ammouche Mohand » étanche la soif des habitants durant cet été. Tant qu’il y a des hommes, il y a de l’espoir.

L. Beddar

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