Enfance confisquée de Rachid Belahbib qui vient d’être publié par les éditions Art’Kange, avec le soutien du Ministère de la culture, est un regard plein d’innocence sur une période charnière de notre histoire contemporaine. Ayant pour titre initial Les bêtises de Chouka, ce roman raconte les espiègleries et tous les impairs de Chouka, cet enfant «pipeau au bec, enveloppé d’un burnous, revêtu d’un chéchia rouge portée à la renverse » que les bouleversements de la guerre d’indépendance ont mûri avant l’âge. En filigrane de ce récit, à la première personne qui peut être considéré comme un témoignage de respect à son ami d’enfance Chouka, l’auteur nous raconte le quotidien d’une localité du pays, sous la colonisation, notamment pendant la guerre de révolution. En racontant l’enfance sous la colonisation, l’auteur nous dit leurs misères, leur espoir mais aussi leur engagement pour leur pays. Qu’ils aient fréquenté les écoles coloniales où l’ont leur serinaient que leurs ancêtres étaient des Gaulois et que leur mère patrie est la France, n’enlèvent en rien à leur profond attachement à leur culture et à leur pays. «Sachez que les frères interdisent le vin, le tabac et le compérage avec l’ennemi. Nul ne doit saluer le drapeau français. Nous avons pour mission d’effacer de notre mémoire l’hymne, La Marseillaise », ces mots sortis de la bouche de Chouka, montrent combien les enfants de l’époque étaient impliqués dans le combat libérateur. Biographie ? Chroniques ? Roman ? … «Enfance confisquée» se lit en tout cas comme un roman, un roman que l’auteur dédie aux enfants et aux parents qui ont vécu dans leur chair, la guerre de libération et dont plusieurs y ont laissé la vie. Expert national, diplômé de médecine légale, membre de plusieurs académies internationales, le docteur Rachid Belahabib signe avec «Enfance confisquée» son premier roman.
Menad B.