Béjaïa : Une étude pour désodoriser l’eau de Tichy-Haf

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La question de la qualité de l’eau du barrage de Tichy-Haf semble préoccuper sérieusement les autorités en charge du secteur dans la wilaya de Béjaïa.

Dans un entretien à paraître dans notre édition de demain, M. Nourredine Dahdouh, directeur de l’unité ADE ( Algérienne des eaux) de Béjaïa, les ingénieurs du groupement ETRHB-ASTALDI, qui ont réalisé les ouvrages d’adduction, demeurent toujours en place pour tenter de solutionner le problème.

Incolore certes, l’eau de Tichy-Haf est loin d’être inodore !

L’adduction de la ville de Béjaïa au mois de juillet dernier, après d’autres villes de la vallée de la Soummam, avait donné lieu à une intense levée de boucliers. Les consommateurs avaient essentiellement pesté contre la mauvaise qualité olfactive de cette eau, une anomalie qui dure jusqu’à aujourd’hui. Outre que des hypothèses tablent sur la disparition spontanée des odeurs durant l’hiver avec le renouvellement de la réserve d’eau accumulée, l’étude d’une installation de traitement complémentaire serait en cours. Celle-ci consisterait en un  » lit de charbon actif « , un minéral qui a pour caractéristique d’absorber les odeurs aqueuses. Lire dans notre édition de demain, l’entretien que nous a accordé le directeur de l’ADE.

L’enjeu est d’importance politique d’autant que des ménages sont obligés à des dépenses supplémentaires par le recours à l’eau embouteillée où aux douteux jerricans proposés par les vendeurs d’eau.

D’une capacité de 75 millions m3, le barrage de Tichy-Haf (Bouhamza), alimente, depuis quelques mois, beaucoup de foyers des villes situées entre Akbou et Béjaïa. Venu inaugurer les chrysanthèmes, le ministre de Ressources en eau avait assuré avec une délectation vite démentie que l’  » eau de Tichy-Haf est de très bonne qualité ! « .

Même si cette eau est jugée  » potable  » après des analyses effectuées par diverses parties à l’image des services de la Protection civile et des bureaux d’hygiène communaux, sa qualité gustative laisse à désirer. L’eau charrie une indicible odeur qui la rend suspecte aux yeux des consommateurs.

Les habitants d’Ihaddaden-Oufella, premier quartier de Béjaïa, à être servi par le barrage de Tichy-Haf avait promptement protesté contre la qualité de l’eau en occupant la rue.

Reconnaissant que les eaux de surfaces sont de toutes les façons de moindre qualité que les eaux de sources, les autorités locales, tout en assurant sur la potabilité de cette eau, ont toujours bégayé concernant l’artefact malodorant qui l’accompagne. On a ainsi évoqué plusieurs causes et surtout suggéré le caractère transitoire de cette situation. L’ADE avait aussi décidé de mélanger cette nouvelle eau à celle qui provient de la source de la Source bleue ( Kherrata) dans l’espoir d’une dilution des odeurs. Mais les choses sont toujours en l’état, et il n’est pas dit que l’extension de la surface d’adduction ne donnerait pas lieu à de nouvelles protestations populaires.

M. B.

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