Bouira : Bataille rangée entre deux tribus

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Deux jeunes, l’un de la région de Haizer, l’autre de Ouled Bouchia, nous dit-on, se sont disputés jusqu’à en arriver aux mains. Dehors, la bagarre prendra vite des allures tribales. D’autres jeunes s’en mêlent. Véritable bataille rangée. Des pierres pleuvent de partout. Mouvement de panique parmi les familles sorties prendre l’air.

Il y avait grand monde dans les rues de Bouira, dans la soirée du jeudi. Il faut dire que le mercure était exceptionnellement élevé. La  » foule  » est, comme a chaque été concentrée tout au long de l’artère Zighout Youcef, aux alentours du siège de la wilaya et le niveau des espaces verts. Des rues grouillent de monde, des jeunes essentiellement, sur la placette aménagée près de la Maison de la culture Ali Zamoum où des artistes locaux s’apprêtaient à animer une soirée, à partir de 20 heures 30 minutes. C’est ce qui explique d’ailleurs l’affluence juvénile. Beaucoup d’entre ces jeunes en quête de défoulement, viennent des hameaux de la commune de Ait Laâziz et des villages de Haizer. Ils viennent aussi du bourg Ouled Bouchia, à quatre kilomètres de la ville. Les services de sécurité tout particulièrement présents, depuis l’entame du mois sacré veillent au grain et canalisent tout cet afflux. Jusque-là l’ambiance était plutôt bon enfant et tout concourait pour une soirée tranquille. Aux environs de 23heures et sans que personne ne s’y attende,  » l’ambiance tranquille  » vole en éclats. Bouchons, gyrophares, CNS, courses-poursuites… Personne ne comprenait encore ce qui se passait. Un peu par réflexe, d’aucuns avaient tout de suite pensé à un acte terroriste. Fort heureusement, il ne s’agissait pas de cela. En fait, apprendra-t-on un peu plus tard, cela a commencé à l’intérieur de la grande salle de la maison de la culture. Deux jeunes, l’un de la région de Haizer, l’autre de Ouled Bouchia, nous dit-on, se sont disputés jusqu’à en arriver aux mains. Dehors, la bagarre prendra vite des allures tribales. D’autres jeunes s’en mêlent. Véritable bataille rangée. Des pierres pleuvent de partout. Mouvement de panique parmi les familles sorties prendre l’air. Les véhicules de CNS peinent à se frayer un chemin. Il fallait pourtant faire vite, avant que d’autres jeunes de Haizer et de Ouled Bouchia ne rappliquent. Rien ne bouge sur l’asphalte. Voyant que le bouchon n’est pas prêt de se démêler, un officier ordonne aux éléments de la CNS de quitter les véhicules et de continuer à pieds. Equipés de leurs matraques, les agents de l’ordre longent à pas de course le boulevard Zighout Youcef. Leur stratégie est de pousser les voyous vers l’extrémité de la ville. Ils y arriveront, une bonne heure plus tard. Il y a lieu de souligner qu’il n’est pas exclu que cet esprit tribal revienne à la charge, dès que les deux tribus se retrouvaient dans un même espace. Pour rappel, une histoire plus ou moins similaire est arrivée, l’année dernière. C’était, rappelons-le, pour une stupide histoire de gâteau. Un Taghzouti s’était accroché à un pâtissier de la ville qui l’aurait traité de  » cavé ne connaissant pas ce qu’est la pâtisserie « . S’en suivra, une bagarre entre les villageois et les membres de la famille du pâtissier. La tension durera près d’une semaine. Ce n’est qu’après l’intervention des notables et des sages des deux familles que le calme était définitivement revenu.

Salas.O.A

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