D’habitude ce sont les villageois qui se rendaient à Seddouk pour profiter des soirées ramadanesques, cette année c’est l’effet inverse qui s’est produit.
Le gala animé par des chanteurs amateurs locaux le jeudi passé à la placette d’Anar Aïchoune dans le village Seddouk Ouadda était bien organisé et beaucoup de jeunes ont afflué.
» Je n’ai jamais vu un tel engouement des jeunes pour un gala pareil livré par des chanteurs amateurs locaux « , déclare un jeune, qui ne rate pas de galas. Le décor est bien planté. Des spectateurs jeunes et moins jeunes sont venus de la ville et des villages à pied, en moto ou en voiture. Des femmes juchées sur les terrasses lançaient des youyous qui donnaient plus d’ardeur à un gala convivial. Il faut dire aussi que le talentueux Bounzou et consorts savent enflammer une assistance acquise et ouvrant les oreilles tout ouïe pour capter des mélodies suaves. Mandole, derbouka et flûte étaient les instruments d’un orchestre composé de jeunes amateurs qui ont su tirer leur épingle de jeu en interprétant du folklore kabyle, du raï, du haouzi, du chaâbi. Feu Cheikh el-Mahdi de son vivant ne ratait jamais un tel événement. Sa modestie, sa simplicité ont fait de lui un chanteur humble qui n’exigeait jamais de cachet. Sa cote de popularité dans ces contrées, aucun autre chanteur de son rang ne l’avait obtenue.
Un vibrant hommage lui a été rendu par ces anciens collègues artistes qui ont interprété ses chansons. Fait poignant, la piste de danse s’avéra exiguë et a été élargie pour la circonstance à un nombre impressionnant de jeunes en extase.
L’animation s’est intensifiée aux gradins où des moins jeunes applaudissent et accompagnent en cœur certaines chansons. La satisfaction se lisaient sur les visages des jeunes, manquant terriblement de loisirs et avides de telles animations qui ont lieu que durant les fêtes de mariage en été au Ramadhan. Zoubir Tchoupa, qui gère un café maure au village de Seddouk Oufella annonça une nouvelle qui s’est répandue comme une traînée de poudre parmi l’assistance.
Celle d’un gala qu’il organisera prochainement dans son café comme il le faisait lors de chaque ramadhan. Si Seddouk Ouadda a donné la primeur en matière d’animation culturelle par ce gala et autre jeux qu’il a organisé il n’en demeure pas moins que d’autres galas auront lieu certainement dans d’autres contrées.
Les jeunes villageois savent se prendre en charge et n’attendent pas les subventions de l’Etat pour créer des animations culturelles qui les distraient un tant soit peu.
L.Beddar