Béjaïa : La détresse des stomisés

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L’association des stomisés de Béjaïa lance un nouveau appel à l’Office national d’appareillage pour handicapés (ONAAPH) auquel revient la distribution des poches des stomisés.

“En 2010, le schéma de distribution de cette entreprise reste encore celui des années de pénurie», se lamente Rachid Mansouri, le président de cette association. Celui-ci parle d’une première persistante et révèle que le stock restant chez son artisanat ne peut couvrir que la demande d’une trentaine de jours.

Ainsi, les 190 malades stomisés recensés dans la wilaya de Béjaïa sont confrontés à une prise en charge aléatoire de leur pathologie. Les malades, déjà passablement affectés par l’altération de leur schéma corporel et de leur intégrité morale, doivent faire face à une litanie de carences. La cherté des médicaments et le problème des poches reviennent comme un leitmotiv dans la bouche de certains stomisés.

“Un médicament comme la Rovasa coûte 4 500 DA/ la boîte. C’est un traitement à vie pour les stomisés dont la majorité est dépourvue de couverture sociale», se plaint un stomisé. Et d’enchaîner : “Les malades qui se procurent leurs poches auprès de l’ONAAPH n’ont pas l’habitude d’opter pour le type de consommables qui convient le mieux à leur infirmité.”

Notre interlocuteur relève par ailleurs, la carence de la prise en charge par les organismes à vocation sociale de l’Etat, notamment la CNAS : “Il y a des stomisés qui se sont pas catalogués dans la catalogués des malades chroniques alors que vu le caractère évolutif de leur affection celle-ci peut basculer à tout moment dans la chronicité», nous explique-t-il.

Des adhérents à l’association des stomisés de la wilaya de Béjaïa mettent en exergue la difficulté de leur association à répondre aux besoins des malades en raison de l’insuffisance des dons qui proviennent essentiellement de bienfaiteurs privés. Tout comme, ils déplorent le manque de spécialistes en stomathérapie.

“Compte tenu de leur complexité les stomisés se dressent sur le chemin de plusieurs spécialités médicales dont la chirurgie, la psychologie et la stomathérapie. Le manque de praticiens dans cette dernière spécialité est le plus à déplorer», affirme un malade. Enfin, notons qu’en plus du centre d’entéro-stomathérapie ouvert en 2009 à Béjaïa et qui s’est assigné pour mission la distribution de poches l’éducation sanitaire et la réinsertion des malades, il est projeté pour les prochaines années, l’ouverture d’une maison des stomisés. “Ce projet a été annoncé par l’association nationale des stomisés mais ce n’est pas du tout cuit», nous dira, un tantinet sceptique, un stomisé.

N. Maouche

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