L’essentiel à retenir de la conférence-débat sous le thème : “développement économique de la wilaya : réalités et perspectives” co-animée dans la soirée du jeudi à la Maison de la culture de Béjaïa par Khalef Farid, 1er secrétaire fédéral fu FFS de Béjaïa et par Ferhat Hamid P/APW et membre du conseil national du FFS, est que les deux intervenants dans leurs critiques à l’endroit du pouvoir n’ont pas été du tout avec le dos de la cuillère.
Si pour Khalef Farid “aucun espoir d’un avenir meilleur n’est permis sans changement réel du mode de gouvernance», Hamid Ferhat, quant à lui, de demander “s’il y a réellement un pouvoir en Algérie”.
Analysant la situation économique de la région, les deux conférenciers ont été unanimes à constater que “la wilaya de Béjaïa du fait qu’elle est rebelle et frondeuse est marginalisée et écartée du programme national de développement”. Abordant le plan quinquennal 2010-2014, le 1er secrétaire fédéral du FFS indique que celui-ci est “un leurre pour les populations de la région que le pouvoir cherche à asphyxier économiquement pour les faire abdiquer sur le plan politique”.
Car “ce plan, explique-t-il, même s’il est annoncé avec un grand tapage médiatique occulte à dessein des pans entières de développement comme entre autres, les routes et le rail”.
Au cours de son intervention, le P/APW a martelé que “si l’Algérie est un pays riche, sa population par contre est très pauvre”. Parlant du plan 2005-2009, il souligne que “ce dernier est passé tout à fait inaperçu et n’a apporté aucun plus aux citoyens qui continuent à vivre dans un dénuement presque total.” Remettant en cause le taux de croissance économique de 6,9% donné par le gouvernement, car selon lui, il n’est pas calculé par rapport à la production économique qui est nulle, il fustige le ministre de la PME et de la PMI d’avoir fait promulguer sept lois pour tout centraliser tout geler au niveau d’Alger pour qu’il n’y ait pas de développement. Concernant la wilaya de Béjaïa, il rappelle que deux mois après l’installation de l’APW, celle-ci a mis sur pied une commission mixte composée d’élus de toutes tendances confondues et de fonctionnaires. Et après avoir recensé les besoins de la wilaya sur le plan économique, elle a établi un plan de développement à trois temps, court, moyen et long terme, en tenant compte des capacités de réalisation de la wilaya. Ce plan est d’un montant de 266 milliards de DA et n’inclut pas la pénétrante autoroute est-ouest et le CHU. Le P/APW déplore le fait que la proposition soit restée lettre morte à ce jour, comme il déplore également le fait que le président de la République n’a donné aucune suite à la promesse du plan spécial de développement de la wilaya. Quant au plan quinquennal 2010-2014, qu’il dit annoncé à grand renfort de publicité il estime qu’il est gonflé à 407 milliards de DA alors qu’il n’est en réalité que de 150 milliards de DA, si l’on en défalque les 190 milliards de la pénétrante normalement inscrit et le CHU, des projets en cours de réalisation ou déjà achevés à l’exemple de la trémie d’Akbou. La conférence ajoute que le plan quinquennal 2010-2014, qui fait l’impasse sur le plan spécial de développement ne retient pas l’extension du port et de l’aéroport, le dédoublement de la RN 26 et de la RN 9, la réhabilitation des chemins de wilaya, la réalisation de projets hydrauliques telles les stations d’épuration pour 9 communes et le stade omnisports pour la wilaya de Béjaïa, qui est la cinquième au plan national.
B. Mouhoub
