Béjaïa/Animation culturelle : Rien de nouveau à l’Est

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Contrairement aux années précédentes, l’animation est en net recul dans les régions de la wilaya de Béjaïa. Un constat que partagent les citoyens, les jeunes en particulier, qui déplorent l’absence de manifestations culturelles, scientifiques, artistiques et autres pouvant combler leur vide, notamment en ce mois de Ramadan. “Par le passé nous assistions à de grands galas artistiques animés par des chanteurs kabyles, des spectacles de théâtre et activités éducatives. On ne laisse jamais l’anniversaire du Printemps berbère passer inaperçu. Aujourd’hui, il n’est plus célébré dans notre localité», nous dira un jeune de la commune de Melbou. En effet, cette dernière, à l’instar d’autres localités, est classée ville morte, pour la majorité des citoyens, en termes d’activités culturelles et artistiques, notamment en ce mois sacré. Hormis les quelques journées fériées commémorées par la Maison de jeunes, aucune autre date n’est célébrée particulièrement par les associations. On nous informe, à titre d’exemple, que ni le Printemps berbère, ni le Yennayer, ni même un simple hommage n’a été rendu à l’égard des combattants de la cause berbère, ni même aux poètes et écrivains algériens en général et kabyle en particulier. Dans cette commune, à 40 km au nord-est du chef-lieu de wilaya de Béjaïa, certains villages sont à ce jour dépourvus de salles d’activités pouvant abriter des animations diverses. Résultat : les jeunes qui fêtaient volontairement des occasions ne le font plus. En somme, il n’y a rien pour combler le vide. Les jeunes sont malheureusement, faute de moyens, et plus particulièrement dans les villages, réduits à se rendre dans des cafés maures après la rupture du jeûne afin de se détendre. Peu, sont ceux qui se rendent dans des cybercafés quand bien même ces derniers offrent des tarifs spécials à partir de 20h00. “Pour assister à un gala artistique, une conférence-débat ou autre activité on est parfois contraints de se déplacer dans d’autres régions limitrophes. Ces dernières années, on ne voit plus l’importance de le faire, car il n’y a rien’’, dira un jeune citoyen d’Aokas. Cette dernière, qui a connu d’importantes activités culturelles et artistiques dans le passé a connu un recul et un manque d’activités d’un grand pas ces dernières années. Ce jeune, chanteur amateur de son état, estime que « l’activité culturelle est au ralenti. On ne s’y intéresse plus. Cela est peut être dû aux préoccupations des jeunes dans la vie professionnelle d’un côté et au manque de moyens d’un autre ». A Souk El Tenine, le mouvement associatif ne répond plus aux besoins des jeunes en terme d’animation culturelle. Certains membres de l’association culturelle de la localité renvoient la cause au calvaire qu’endurent les associations de la commune. Il s’agit en fait au manque de locaux pour les associations. On nous informe que “six associations activent actuellement dans le même endroit et partagent un local sis dans l’ancienne salle de cinéma, au village agricole. Comment voulez-vous qu’on active dans ces conditions ?. Le seul endroit où on peut activer c’est la Maison de jeunes qui a la primauté en ce qui concerne les activités culturelles, artistiques et sportives», déplore un président d’une association.

M. Outemzabt

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