Habitués depuis des lustres à ne consommer que de l’eau de source, les montagnards ne font pas d’exception, en ces jours de canicule.
Au contraire. C’est le rush vers les fontaines, particulièrement, durant le mois de carême où l’on pense plus à boire qu’à manger. A Michelet, la plupart des villages possèdent leur fontaine, aménagée et propre.
Comme au bon vieux temps, où les ménages ne possédaient pas de frigidaire, c’est le soir, le moment de la journée où les températures commencent à baisser, que les gens vont s’approvisionner de ces sources fraîches, à l’eau si savoureuse. « On n’arrive pas à s’en rassasier », disent les connaisseurs qui changent, souvent, de source pour diversifier la qualité de l’eau qu’ils consomment. Dans les villages, ce sont surtout les femmes et les jeunes filles qui, pour « sortir un peu » vont à la fontaine, souvent en groupes. Ce qui n’exclut pas que les hommes y aillent, eux aussi, pour faire leur provision de ce liquide dont on ne se lasse pas de louer les vertus. Il est tantôt, qualifié de « médicament », tantôt de cadeau des dieux. « C’est un don du ciel », disent ceux qui n’échangeraient, pour rien, l’eau de Thimedouine Ils vous diront avec fierté que cette eau n’a son pareil, nulle part. Sur la route de Tirourda, c’est Aïn Billy qui a la cote. On y rencontre des promeneurs véhiculés, venus se rafraîchir aux abords de la source à près de 1700 mètres d’altitude. De l’autre côté sur la route d’Iferhounene, le gros débit de la fontaine de Ouardja, n’arrive pas à satisfaire la demande des dizaines de personnes qui, jerricans en main, font la chaîne pendant plus d’une demi-heure pour s’approcher du robinet. Même les grands consommateurs de limonades et autres jus de fruits, ne peuvent concevoir une table, sans l’eau de source, fraîchement puisée de la fontaine du village. Conscients de la valeur de cette eau, riche en sels minéraux et autres oligoéléments, les villageois font tout pour préserver leur fontaine.
A.O.T.