Akbou : Le théâtre comme bouffée d’oxygène

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En ce mois sacré de Ramadhan, le chapitre de la culture s’anime avec un délicieux vacarme et les planches dévoilent des troupes passionnément enjouées.

La communion est tangible entre un public assoiffé de spectacles et des comédiens toujours en verve, la diction transmise avec chaleur et la gestuelle soigneusement choisie pour mettre le spectateur dans le bain d’une thématique avec un art bien consommé.

Telle est l’ambiance à la Maison de jeunes Fares Abderrahamne, au soir du premier jour du sixième festival du théâtre amazigh amateur qu’organise l’association  » Ithri Adelsan  » de la ville chère à Mohamed Haroun du 26 au 31 août. Après  » Ciné Quartier « , une activité tournée vers la jeunesse pour laquelle elle a apporté plusieurs projections de chefs d’œuvre du cinéma algérien, l’organisation des soirées théâtrales vient suite aux résultats, plus qu’appréciables, obtenus lors de la dernière édition qui ont encouragé les responsables de l’Association et les différents partenaires institutionnels et associatifs à préparer l’événement avec beaucoup plus de sérénité.

Cette manifestation permettra la participation de plus d’une quinzaine de troupes théâtrales venues de diverses localités de la wilaya de Bgayet et de Tizi Ouzou. Les représentations théâtrales auront lieu dans plusieurs sites et communes (maisons de jeunes d’Akbou, Ighil Nacer ( Ighram), Amalou, Fethoune ( Chellata) et la maison de jeunes de Tazmalt ).

Ce festival, organisé en partenariat avec la direction de la culture de la wilaya de Bgayet et l’Assemblée populaire communale d’Akbou sera, certainement, un lieu de rencontre, de prédilection ; l’émulation et l’apprentissage seront les maîtres mots. Par delà le fait qu’il constitue un événement culturel, le festival permettra à la ville d’Akbou et à sa région de renouer l’espace d’une semaine avec les arts et la culture.

En préambule, la troupe  » Azar  » d’Akbou a ouvert les festivités par une pièce très parlante ;  » d amdan negh d aghersiw, d aqchich negh d agerfiw « , jouée par des enfants de neuf à onze. Ecrite par Nadia Zebboudj et Chekri Boualem, eux même inspirés par les fables de La Fontaine traduits vers le kabyle par Boualem Messouci, cette pièce se veut un regard sans concession sur le monde de l’enfance, ses besoins et ses travers. Ensuite, la troupe  » Afara  » de Tichy lui a emboîté le pas avec une certaine délectation et devant un public nombreux, prêt à réagir par des ovations à chacune des répliques savoureuses et corrosives des comédiens. Intitulé  » Laxxart « , la pièce a suscité un intérêt manifeste en braquant les projecteurs vers la situation, souvent déplorable, dans laquelle triment les artistes algériens.

Outre l’aspect festif, cette activité tombe à point nommé pour donner une dynamique constructive dirigée tous azimuts ;  » encourager et promouvoir le théâtre d’expression amazighe, le développement de l’animation de proximité par la création d’un climat festif à l’occasion du mois sacré de ramadhan, développer les échanges entre comédiens, artistes et associations de divers horizons, et permettre un espace privilégié d’expression pour l’ensemble des troupes participantes « , dixit M. Mouloud Salhi, président d’Ithri Adelsan.

T.D.

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