L’APC de Saharidj vient de lancer la campagne de lutte contre la mouche blue tongue qui cause des ravages parmi les troupeaux d’ovins en utilisant un pulvérisateur à dos motorisé de … 10 litres, seul rescapé des 10 autres pulvérisateurs de ce genre acquis en 2004, en totalité en panne et hors d’usage, selon le responsable du bureau d’hygiène communal (BHC)
Ce jerrican selon notre interlocuteur constitue le seul équipement avec lequel l’on s’apprête à désinfecter les parcours de pâturage et les points d’eau d’Iwakouren, Ivelvaren, Ath Illiten, Imesdhourar, Ath Hemmadh, Ighil Hamadh, Ath Oualvane, Aggach et enfin Saharidj centre, rien que ça ? en plus, des enclos, bergeries, rejets d’assainissement et décharges publiques.
Pour plus de précision, ce pulvérisateur à dos équipé d’un petit moteur- épandeur est porté par un ouvrier qui doit parcourir tous ces espaces à pied à travers champ.
Voilà ce qui est engagé comme matériel au moment où les éleveurs affolés s’attendaient à voir arriver les camions épandeurs eu égard aux dizaines de milliers d’hectares à traiter suite à l’apparition de cette mouche mortelle aux quatre coins de l’une des plus vastes communes de la Daira de M’chedallah avec plus de 60% de son territoire en relief montagneux, fort accidenté où se concentre le gros du cheptel en cette période de pleine coutumance.
Pour rappel, la commune de Saharidj a été classée en tête de liste en matière de mortalité du cheptel à l’échelle de wilaya à cause de son climat favorable à cette mouche. Des centaines de têtes d’ovins ont été décimés par cette pandémie, des dizaines de petits éleveurs ont été complètement ruinés et laissés pour compte, depuis, personne n’est venu s’enquérir de leur situation après cette catastrophe ; la majorité d’entre eux sont allés grossir les rangs des chômeurs, leurs familles plongées dans la précarité.
Cette même catastrophe est en phase de se reproduire et achever de porter le coup de grâce à l’élevage dans cette région, devenue à hauts risques pour ce créneau et cela pour plusieurs raisons qui peuvent être éliminées grâce à la mobilisation et l’engagement de l’Etat pour éradiquer cette menace sérieuse qui guette l’élevage causée par cette mouche, une opération qui reste du domaine du possible sachant que même si jusqu’à présent aucun vaccin n’est encore mis à jour pour traiter sa piqûre, par contre des insecticides sont disponibles ici même en Algérie et que pour éradiquer cette mouche, il suffirait d’une volonté politique et d’un peu plus de moyens qu’un… pulvérisateur de 10 litres et que les cols blancs se les mouillent légèrement.
Des éleveurs » visités » par cette mouche depuis plus de 10 jours et qui se sont précipités pour alerter les services de l’agriculture et les bureaux d’hygiène communal dés le dépistage des premiers cas ne voient encore rien venir, mis à part les vétérinaires privés qui mènent une lutte acharnée avec de faibles moyens pour limiter les dégâts
C’est un cas auquel doivent impérativement se pencher les hautes autorités de la wilaya pour secouer de leur torpeur ceux du secteur étatique appelés à gérer et juguler cette menace réelle qui pèse sur l’avenir de l’élevage dans cette région, un créneau faut-il le rappeler qui constitue l’une des principales pour ne pas dire l’unique richesse qui fait vivre des centaines de familles.
L’apparition de cette pandémie qui sévit depuis 10 ans (2001) ne constitue nullement une surprise ou une nouveauté les gestionnaires du secteur de l’agriculture ont acquis un capital considérable d’expérience quant à la manière de la gérer, étant en possession d’un ensemble de données pour la maîtriser, aussi rapidement qu’elle est apparut, rien ne justifierait désormais à ce que soit rééditée la catastrophe des années précédentes à moins que…l’on continue à lui tourner le dos et laisser les éleveurs désarmés mener une lutte gagnée d’avance par ce… diabolique insecte qui touche les ovins et les bovins.
Oulaïd Soualah